S’agit-il d’une situation de violence sexuelle ? Les repères mobilisés par les étudiantes de 1er cycle pour qualifier la violence sexuelle subie en milieu universitaire

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2020

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Sociologie et sociétés ; vol. 52 no. 1 (2020)

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Catherine Rousseau et al., « S’agit-il d’une situation de violence sexuelle ? Les repères mobilisés par les étudiantes de 1er cycle pour qualifier la violence sexuelle subie en milieu universitaire », Sociologie et sociétés, ID : 10.7202/1076729ar


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Les mécanismes qui sous-tendent l’identification ou non d’une situation en tant que violence sexuelle influencent la façon de comprendre et de qualifier l’évènement subi. Alors que des chercheures et chercheurs ont évalué la prévalence de la violence sexuelle malgré sa sous-déclaration, peu ont exploré le témoignage des personnes victimes, que ces dernières y réfèrent comme étant de la violence sexuelle ou non. En s’appuyant sur 247 récits, cette recherche propose une analyse qualitative des repères mobilisés par les étudiantes universitaires de premier cycle pour décrire et interpréter la situation vécue, selon la perception de son caractère inacceptable ou non. Les objectifs sont 1) de décrire les repères interpellés dans la description des situations de violence sexuelle en milieu universitaire subies par les étudiantes universitaires de 1er cycle ; et 2) d’explorer de quelle façon les discours associés aux mythes et aux scripts liés aux violences sexuelles peuvent moduler la façon de qualifier les situations de violence sexuelle en milieu universitaire subies par ces étudiantes. Cette recherche adopte un cadre d’analyse féministe de la violence sexuelle. Les résultats se déclinent en trois grandes catégories. D’abord, la majorité des récits font état du caractère inacceptable de la situation en se basant sur différents repères tels que l’absence de consentement sexuel, la répétition de comportements sexuels non désirés ou les répercussions vécues à la suite de la violence sexuelle (n = 162). Ensuite, des récits (n = 79) dévoilent des qualifications qui freinent l’identification du caractère inacceptable de la situation, que ce soit par des termes reflétant une minimisation ou une banalisation des comportements subis ou par une tolérance à l’égard de ce type de situation. Enfin, la troisième catégorie met en lumière l’incertitude de qualifier ce qui s’est produit comme étant une situation de violence sexuelle (n = 6). Ces résultats seront discutés à l’égard des repères théoriques choisis.

The mechanisms underlying the (non-)identification of a situation as sexual violence influence the understanding and description of the event. While researchers have estimated the prevalence of sexual violence despite its under-reporting, few have explored the description of the situation experienced by victims, whether they refer to it as sexual violence or not. Based on 247 narratives, this research proposes a qualitative analysis of the contextual cues mobilized by undergraduate university students to describe and interpret the situation, according to the perception of its unacceptability. The objectives are 1) to describe the benchmarks involved in the description of situations of sexual violence in university context experienced by undergraduate female students and 2) to explore how rape myths and rape script can influence the description of these situations. This research adopts a feminist analysis framework. The results suggest three main categories. First, the majority of narratives point to the unacceptability of the situation, based on different contextual cues such as lack of sexual consent, repetition of unwanted sexual behaviors or negative impacts as a result of the sexual violence (n = 162). Then, some narratives (n = 79) reveal qualifications that hinder the identification of the unacceptable nature of the situation, whether by terms reflecting minimization, banalization or a tolerance towards this type situation. Finally, the third category highlights ambivalence in how to describe the situation of sexual violence (n = 6). These results will be discussed with regard to the chosen theoretical concepts.

Los mecanismos que subyacen en la identificación o no de una situación como violencia sexual, influyen en la manera como se comprende y caracteriza la experiencia vivida. Si bien los(as) investigadores(as) han evaluado la prevalencia de la violencia sexual a pesar de su sub-declaración, pocos han explorado el testimonio de las víctimas, ya sea que éstas últimas se refieran a ella como violencia sexual o no. Apoyándose en 247 relatos, esta investigación proporciona un análisis cualitativo de los puntos de referencia movilizados por estudiantes universitarias de pregrado para describir e interpretar la situación vivida, según la percepción de su carácter inaceptable o no. Los objetivos son 1) describir los puntos de referencia identificados en la descripción de las situaciones de violencia sexual experimentadas por estudiantes universitarias de 1er Ciclo en el medio universitario ; y 2) explorar cómo los discursos asociados a los mitos y guiones relacionados con la violencia sexual pueden modular la manera de calificar las situaciones de violencia sexual experimentadas por estas estudiantes en un medio universitario. Esta investigación adopta un marco de análisis feminista de la violencia sexual. Los resultados se dividen en tres grandes categorías. En primer lugar, la mayoría de los relatos señalan el carácter inaceptable de la situación, basándose en diversos puntos de referencia, tales como la falta de consentimiento sexual, la repetición de los comportamientos sexuales no deseados o las repercusiones vividas luego de una situación de violencia sexual (162 casos). Enseguida, los relatos (79 casos) revelan cualificaciones que obstaculizan la identificación del carácter inaceptable de la situación, ya sea en términos que reflejen una minimización o banalización de los comportamientos experimentados o por la tolerancia frente a este tipo de situaciones. Por último, la tercera categoría destaca la incertidumbre al caracterizar lo ocurrido como una situación de violencia sexual (6 casos). Estos resultados son discutidos con relación a los puntos de referencia teóricos elegidos.

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