2019
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Material Culture Review ; vol. 90-91 (2019)
All Rights Reserved ©, 2021PujaSahney
Puja Sahney, « Producing Sacred Space in Secular Kitchens: South Asian Immigrant Women’s Hindu Shrines in American Domestic Architecture », Material Culture Review / Revue de la culture matérielle, ID : 10.7202/1076796ar
Cet article montre par quels processus de production spatiale passent les femmes immigrées hindoues récemment arrivées dans les maisons américaines lorsqu’elles y installent un autel de dévotion, en particulier dans les cuisines. En se concentrant sur l’autel domestique, cet article cherche à comprendre l’architecture vernaculaire sous l’angle du genre, puisque les femmes acquièrent souvent davantage de contrôle sur les objets et les intérieurs domestiques que sur la construction des bâtiments elle-même. J’émets l’hypothèse que la production d’un espace sacré par le biais d’objets domestiques, tels que les autels de dévotion privés, est un processus fluide. L’autel peut facilement changer de place dans la maison et passer d’un endroit à l’autre. Comparativement à la permanence des bâtiments, sa forme modulable peut sembler moins concrètement propice à une analyse architecturale objective, mais cependant je suggère le contraire. La flexibilité inhérente aux processus de production des femmes laisse de la place à une plus ample négociation spatiale et montre la diversité des façons par lesquelles l’architecture domestiques « en dur » est contournée pour satisfaire les besoins religieux des femmes au fil du temps. Plus encore, cet article montre le large et complexe éventail des décisions que les femmes doivent prendre en ce qui concerne les mouvements corporels dans la maison et les pratiques de dévotion, qu’elles réalisent au moyen d’interventions matérielles où l’architecture domestique se fait moins statique et plus dynamique. En décrivant la confrontation de ces femmes à l’architecture domestique au moment où elles viennent d’arriver dans le pays puis, plus tard, en tant que résidentes permanentes, cet article met au premier plan les fortes contributions des femmes à l’architecture au moyen d’objets domestiques qui permettent une approche genrée, et par conséquent moins inclusive, de l’étude de l’espace architectural