Traduire les effets territorialisés de la répression en politique. Aux origines de la réparation communautaire au Maroc (2007-2014)

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2021

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Revue Gouvernance ; vol. 18 no. 1 (2021)

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© FrédéricVairel, 2021




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Frédéric Vairel, « Traduire les effets territorialisés de la répression en politique. Aux origines de la réparation communautaire au Maroc (2007-2014) », Revue Gouvernance, ID : 10.7202/1077289ar


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À partir de différentes enquêtes de terrain, cet article retrace les origines du programme de réparation communautaire au Maroc, un programme de développement socioéconomique et culturel en faveur de régions dont les populations relient leur situation aux « violations graves des droits humains » perpétrées durant les années 1960 à 1990. Prenant appui sur des travaux de sociologie des problèmes publics, l’article revient sur l’émergence et l’élaboration territorialisées de mesures de « justice transitionnelle ». Pour ce faire, nous analysons la constitution en problème des effets territorialisés de la répression par des acteurs associatifs locaux. Ils qualifient des situations et mettent en cause la présence de centres de détention secrets et l’état social et économique de leurs localités qui en résulterait. Ces acteurs appellent des réponses publiques inscrites dans le territoire particulier du Sud-Est marocain. Ensuite, nous montrons que ces acteurs associatifs proposent une désingularisation nouvelle de la répression : la violence a marqué des territoires et non plus des individus ou des groupes militants. Cette mise en cause entre en résonance avec des problématiques internationales (la « justice transitionnelle » saisie par le développement) et des éléments des trajectoires des commissaires de l’Instance Equité et Réconciliation, la commission vérité marocaine, aboutissant à l’élaboration d’une action publique à l’échelle nationale.

Based on various field investigations, this article traces the origins of the community reparation program in Morocco, a socio-economic and cultural development program supporting regions in which economic and social marginalization are perceived as linked to “gross violations of human rights” from the 1960s to the 1990s. Drawing on the sociology of public problems, the article considers the emergence and territorial development of “transitional justice” measures. Hence, we analyze the problematization of the territorialized effects of repression by small associative actors. They qualify situations and question the presence of secret detention centers and the resulting social and economic status of their localities. They call for public responses rooted in the particular territory of South-East Morocco. Then, we show that these associative actors propose a new de-singularization of repression : violence has no longer marked individuals or militant groups, but territories. This questioning resonates with international issues (“transitional justice” seized by development) and elements of the trajectories of the commissioners of the Equity and Reconciliation Commission, the Moroccan truth commission, leading to the development of public action nationwide.

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