Lycurgue enlacé par la vigne : Réflexions sur les matières végétales et animales dans l’imaginaire grec antique (essai)

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2020

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 44 no. 3 (2020)

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Pascal Luccioni, « Lycurgue enlacé par la vigne : Réflexions sur les matières végétales et animales dans l’imaginaire grec antique (essai) », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/1078164ar


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Un rapide coup d’oeil à la culture populaire des comics tend à montrer qu’on n’y était pas souvent transformé en plante (peut-être est-ce en train de changer). Au contraire, les mythes grecs donnent beaucoup d’exemples de ces métamorphoses. Cette différence dans les modes de transformation est-elle liée à une particularité ontologique, à une particularité dans le rapport à l’intériorité de la plante comme Autre ? Il nous semble plutôt que c’est une matérialité commune qui permet la transformation. Ce qui signale cette propriété commune à tout le vivant, c’est entre autres un même comportement en présence de chaleur, ce qu’on appelle la « coction » (pepsis), une lente cuisson qui affecte tant les plantes que les animaux et que nous voyons se développer depuis la Collection hippocratique, à travers l’aristotélisme, jusqu’à la médecine de l’époque impériale. Corroborent cette notion d’un « opérateur chimique universel » tant les liens entre animaux et végétaux dans le pharmakon que le rôle important joué par les lianes dans l’imaginaire de l’Antiquité, à la fois comme ornement végétal (couronne), comme remède et comme aliment printanier. Tout ceci nous conduit sur le chemin d’une compréhension du végétal qui est bien éloignée de la nôtre et qui, au moins quand il s’agit de percevoir comment il est dans le temps, semble parfois plus riche.

People are not often transformed into plants in contemporary popular culture (though this might be currently changing). In Greek myths, on the contrary, this was very often the case. Is this caused by a peculiar ontology, a specificity concerning the interiority of plants as Others? It would rather seem to us that a similarity in material nature is at stake. A clue lies in a common way of reacting to heat, what they called “coction” (gk. pepsis), a slow cooking which affects both plants and animals. We hear about coction in the Hippocratic Corpus, then through Aristotelism down to Imperial medicine. This idea of a “common chemical operator” is strengthened, on the one hand, by links between plants and animals in the pharmakon, on the other hand, by the importance of creepers and vines in antiquity, as ornaments, as medicine, and as seasonal food. All these elements lead us to a comprehension of plants which is very far from ours, but maybe sometimes richer, in as much as it allows us to see plants as bodies growing through time.

Una rápida ojeada a la cultura popular de los cómics tiende a mostrarnos que no es muy frecuente verse transformado en planta (tal vez eso está cambiado). Al contrario, los mitos griegos ofrecen muchos ejemplos de ese tipo de metamorfosis. ¿La diferencia en los modos de transformación estará ligada a una particularidad ontológica, a una particularidad en la relación con la interioridad de la planta en tanto que Otro? Creemos más bien que es la materialidad común la que permite la transformación. Lo que indica esta propiedad común a todo lo vivo es, entre otras, el mismo comportamiento ante la presencia de calor, denominado «cocción» (pepsis), un cocimiento lento que afecta tanto a las plantas como a los animales y que cuyo desarrollo puede constatarse desde la Colecciónhipocrática, a través del aristotelismo hasta la medicina de la época imperial. La noción de un «operador químico universal» ha sido corroborada tanto por las ligas entre animales y vegetales en el Pharmakon, como por el importante papel que juega la hiedra en el imaginario de la Antigüedad, en tanto que adorno vegetal (corona) que remedio y alimento de primavera. Todo esto nos conduce hacia una comprensión de lo vegetal bastante alejada de la nuestra, y que, al menos cuando se trata de percibir como es en el tiempo, aparece como mucho más fértil.

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