Le chamanisme shipibo à l’épreuve de la modernité : Guérir les maladies des Occidentaux par une forme de socialisation par les plantes

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2020

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 44 no. 3 (2020)

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Doriane Slaghenauffi, « Le chamanisme shipibo à l’épreuve de la modernité : Guérir les maladies des Occidentaux par une forme de socialisation par les plantes », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/1078168ar


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Le chamanisme shipibo (Amazonie péruvienne) exerce aujourd’hui un attrait tout particulier pour une clientèle nouvel âge occidentale en quête d’expériences hallucinogènes — ce qui, à première vue, serait à l’origine d’une certaine forme d’acculturation de l’institution « traditionnelle ». Or, l’analyse de la cure thérapeutique réservée aux touristes occidentaux, de même que les dispositifs de traduction et d’appropriation de composantes modernes telles que la médecine allopathique, semblerait plutôt mettre en relief une certaine forme de résilience, de la part des chamanes shipibo, par le biais de la mise en avant du règne végétal dans les thérapies. En effet, les plantes utilisées seraient capables d’« indigéniser » le corps du patient occidental dans un but curatif, mais aussi afin de faire subir au touriste une forme de socialisation par les plantes. Une telle action constituerait une réponse aux bouleversements que connaît aujourd’hui la société shipibo dans le contexte de la globalisation.

Shipibo shamanism (Peruvian Amazon) now has a particular appeal to a Western New Age clientele in search of hallucinogenic experiences, which, at first glance, would be the origin of some form of acculturation of the “traditional” institution. However, the analysis of the therapeutic cure reserved for Western tourists, as well as the mechanisms of translation and appropriation of modern components such as allopathic medicine, would seem to rather appear to emphasize a certain form of resilience, on the part of shipibo shamans, through the promotion of the vegetable kingdom within therapies. Indeed, the plants used would be able to “indigenize” the body of the Western patient for a curative purpose, but also to make the tourist undergo a form of socialization by plants. Such action would be a response to the upheavals that shipibo society is experiencing today in the context of globalization.

El chamanismo Shipibo (Amazonia peruana) ejerce hoy un atractivo muy particular entre una clientela occidental new age en busca de experiencias alucinógenas, lo que, a primera vista, sería el origen de una cierta forma de aculturación de la institución «tradicional». Ahora bien, el análisis de la cura terapéutica destinada a los turistas occidentales, así como los dispositivos de traducción y apropiación de componentes modernos como la medicina alopática, parecerían más bien poner de relieve una cierta forma de resiliencia, por parte de los chamanes shipibo, a través de la promoción del reino vegetal dentro de las terapias. En efecto, las plantas utilizadas serían capaces de «indigenizar» el cuerpo del paciente occidental con fines curativos, pero también para someter al turista a una forma de socialización por las plantas. Tal acción constituiría una respuesta a los cambios que experimenta hoy la sociedad shipibo en el contexto de la globalización.

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