L’universel concret : L’unité de l’homme et sa nature culturelle

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2020

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 44 no. 3 (2020)

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Stéphane Vibert, « L’universel concret : L’unité de l’homme et sa nature culturelle », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/1078174ar


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Depuis une quarantaine d’années, le paradigme dominant de l’anthropologie se fonde sur une remise en question radicale de sa prétention « scientifique » à l’universalisme, associée tant à l’impérialisme politique de la colonisation qu’à une épistémologie aveuglément objectiviste et implicitement ethnocentriste. Pour autant, malgré ses postulats politiques (faire entendre la voix des subalternes), éthiques (le consentement des sujets étudiés et l’approche dialogique), méthodologiques (l’inclusion de l’observateur situé dans le champ d’observation), l’anthropologie dite « postmoderne » ne paraît guère pouvoir échapper à la nécessité de rendre compte d’une « vérité » — certes partiale et partielle — des situations vécues, des cultures et des identités existantes. Cette contribution vise à explorer de nouveau la tension épistémologique entre universalisme et relativisme, dans le but de montrer que celle-ci, afin d’être rendue féconde, doit être à la fois nuancée — privilégier l’un des deux pôles ne saurait contribuer à éliminer l’autre — et considérée comme indépassable — toute visée de vérité s’inscrivant à la fois dans un lieu limité et un horizon universel. La notion d’« universel concret » contribue à cerner les conditions de possibilité et d’expression de cette tension en décrivant la nature universellement culturelle de l’humain, sous les traits d’un être d’appartenance, toujours tissé de liens et médiations symboliques.

For forty years, the dominant paradigm of anthropology has been based on a radical questioning of its “scientific” claim to universalism, associated both with the political imperialism of colonization and with a blindly objectivist and implicitly ethnocentric epistemology. However, despite its political postulates (making the voice of subaltern heard), ethical (the consent of the subjects studied and the dialogical approach), methodological (including the observer located in the observation field), “postmodern” anthropology hardly seems able to escape the need to account for a “truth”—of course partial—about lived situations, existing cultures and identities. This contribution aims to explore again the epistemological tension between universalism and relativism, in order to show that the latter, to be made fruitful, should be both nuanced—favoring one of the two poles cannot help to eliminate the other—and considered as unsurpassable—any aim of truth taking place both in a limited place and in a universal horizon. The notion of “concrete universal” contributes to identify the conditions of possibility and expression of this tension by describing the universally cultural nature of the human being, in the guise of a being of belonging, always woven with symbolic links and mediations.

Desde hace unos cuarenta años, el paradigma dominante en antropología se funda en un cuestionamiento radical de su pretensión «científica» de universalismo, asociada tanto al imperialismo político de la colonización como a una epistemología indiscriminadamente objetivista e implícitamente etnocentrica. A pesar de sus postulados políticos (expresar la voz de los subalternos), éticos (el consentimiento de los sujetos abordados y el enfoque dialógico), metodológicos (la inclusión del observador en el campo de la observación), la antropología denominada «postmoderna» no parece poder escaparse a la necesidad de notificar una «verdad»— ciertamente parcial e incompleta —de las situaciones vividas, de las culturas y de las identidades existentes. La presente contribución busca nuevamente explorar la tensión epistemológica entre universalismo y relativismo con el fin de demostrar que, para volverla fructífera, tendrá que ser simultáneamente matizada— privilegiar uno de los dos polos no puede contribuir a eliminar el otro —y ser considerada como infranqueable— todo objetivo de verdad se inscribe a la vez en un lugar limitado y en un horizonte universal. La noción de «universal concreto» ayuda a identificar las condiciones de posibilidad y de expresión de esta tensión al describir la naturaleza universalmente cultural de lo humano, bajo los rasgos de la filiación, siempre constituida de relaciones y mediaciones simbólicas.

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