Ce que la peur fait à l’engagement féministe

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2021

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Lien social et Politiques ; no. 86 (2021)

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Mélissa Blais, « Ce que la peur fait à l’engagement féministe », Lien social et Politiques, ID : 10.7202/1079494ar


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Alors qu’on associe généralement la peur à des réflexes tels que la fuite, l’inhibition ou la démobilisation lorsqu’il est question de militantisme, cet article examine comment cette émotion peut parfois stimuler l’engagement de militantes féministes. Située au croisement des approches « actionnistes » (Bernard, 2017) des émotions, de la sociologie des mouvements sociaux et de la sociologie féministe, la discussion proposée s’inspire de 87 entretiens semi-dirigés réalisés entre 2006 et 2015 à travers le Québec, et d’une comparaison entre les milieux féministes suisses romands et québécois grâce aux 31 entretiens réalisés en 2018 et 2019 dans ces deux régions. En tenant compte des niveaux macro, méso et micro de l’analyse, l’article interroge les effets contrastés de la peur sur l’engagement féministe selon le positionnement des actrices dans les rapports sociaux de race, de classe et de sexualité, mais aussi selon les origines de la peur (intra ou extra mouvement), son degré d’intensité, ses interactions avec d’autres émotions (dont la colère) et le travail émotionnel (Hochschild, 2012) des féministes interrogées. L’article brosse ainsi un portrait des causes de la peur chez les féministes pour ensuite analyser les séquences émotionnelles les plus récurrentes en vue de mettre en relief diverses combinaisons émotionnelles et leurs effets sur l’engagement des féministes.

In contrast to common meanings that associate fear with reflexes such as flight, inhibition or demobilization when it comes to activism, this article examines how fear can sometimes stimulate the engagement of feminist activists. Situated at the crossroads of "actionist" approaches (Bernard, 2017) to emotion, sociology of social movements and feminist sociology, the proposed discussion is based on 87 semi-directed interviews conducted between 2006 and 2015 across Quebec, and a comparison between feminist circles in French-speaking Switzerland and Quebec through 31 interviews conducted in 2018 and 2019 in these two regions. Taking into account the macro, meso and micro levels of the analysis, the study focuses more specifically on the contrasting effects of fear on feminist engagement according to the positioning of responded in social relations of race, class and sexuality, but also in relation to the origins of fear (intra or extra movement), its degree of intensity, its interactions with other emotions (including anger) and emotional work (Hochschild, 2012) of the feminists interviewed. The article thus paints a portrait of the causes of fear among feminists and then analyzes the most recurrent emotional sequences in order to highlight various emotional combinations and their effects on feminist engagement.

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