« Conspuez l’espion ! C’est l’Allemand qu’il nous faut ! » : Fausses nouvelles et fabrique de l’espion dans l’Ouest de la France durant la Première Guerre mondiale

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2021

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Dalhousie French Studies : Revue d'études littéraires du Canada atlantique ; vol. no. 118 (2021)

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Ronan Richard, « « Conspuez l’espion ! C’est l’Allemand qu’il nous faut ! » : Fausses nouvelles et fabrique de l’espion dans l’Ouest de la France durant la Première Guerre mondiale », Dalhousie French Studies: Revue d'études littéraires du Canada atlantique, ID : 10.7202/1081085ar


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Durant la guerre, le cumul de tensions, d’angoisse et de traumas collectifs forme un « bouillon de culture » des plus favorables à l’émergence et à la prolifération des fausses nouvelles, des rumeurs et des légendes. La première d'entre elle, l'espionnite, explose dès les premières heures du conflit. L’arrière est alors le théâtre d’une véritable explosion chauvine conduisant nombre de civils à traquer sans relâche cet « ennemi de l’intérieur » diabolisé par la propagande sur la barbarie allemande. En Bretagne, cette psychose a été savamment préparée par des publications d'avant-guerre dénonçant la présence sur les côtes d'une « avant-garde de l’armée allemande ». Dans ce contexte, rumeurs et ragots fantasmatiques pullulent et créent une suspicion envers tout ce qui sort de l'ordinaire. Ces fausses nouvelles, parfois relayées par la presse, se répandent essentiellement par voie orale, par le biais des blessés, des permissionnaires ou encore des réfugiés. Elles transitent généralement par les principaux noeuds de communication, tout spécialement les gares. Ainsi abreuvées de rumeurs et de légendes, les populations de l’arrière s'impliquent activement dans cette traque de l'espion, dégénérant en violences populaires vengeresses et irrationnelles d'autant plus embarrassantes pour les autorités qu'en l'occurrence, ces espions sont partout imaginaires.

During the war, the accumulation of tensions, anguish and collective traumas form a "breeding ground" most conducive to the birth and proliferation of false news, rumors and legends. The first of them, spy mania, explodes in the first hours of the conflict. The home front becomes the scene of a veritable jingoistic outburst, leading many civilians to relentlessly hunt down this "enemy from within" demonized by propaganda focusing on German barbarism. In Brittany, this psychosis was cleverly prepared by pre-war publications denouncing the presence on the coast of a "vanguard of the German army". In this context, rumors and fantastic gossip abound and create suspicion towards anything that seems strange. These elements of false news, sometimes relayed by newspapers, are mainly spread orally, through wounded soldiers on leave or even refugees. They generally pass through the main communication crossroads, especially train stations. Thus, fed with rumors and legends, the population of the home front is actively involved in the hunt for spies, often degenerating into vengeful and irrational popular violence all the more embarrassing for the authorities that, as in this case, these spies are simply imaginary.

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