Le Grand Soleil et la mort : Anthropologie du coup natchez de 1729

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2020

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Recherches amérindiennes au Québec ; vol. 50 no. 2 (2020)

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Gilles Havard, « Le Grand Soleil et la mort : Anthropologie du coup natchez de 1729 », Recherches amérindiennes au Québec, ID : 10.7202/1082100ar


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Le 28 novembre 1729, les Natchez tuent par surprise plus de 200 colons français, leurs voisins et partenaires depuis plusieurs années, dans un poste situé à 250 km au nord de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Cet article s’interroge, dans une perspective anthropologique, sur les raisons d’un tel massacre. Pourquoi la présence française a-t-elle suscité une action aussi brutale, en forme de meurtre collectif ? L’article remet en question la thèse de la résistance au joug colonial, en s’interrogeant sur la façon dont les Natchez ont classé les colons au sein de leur société. Il met ainsi en valeur le sacrifice, tel qu’il prévaut comme rituel domestique parmi les Natchez, et le caractère contagieux de la mort dans cette société, tout en replaçant l’attaque de 1729 à l’intérieur d’une histoire amérindienne faite, dans la basse vallée du Mississippi, de cohabitations ethniques avortées, qui se terminent dans le sang. L’alliance franco-natchez, marquée par la contiguïté spatiale et des interactions quotidiennes, a pu relever d’un dispositif autochtone d’intégration dualiste qui s’est finalement enrayé.

On November 28, 1729, the Natchez killed by surprise more than 200 French colonists, their neighbours and partners for several years, in a post located 250 km north of New Orleans, Louisiana. This article examines, from an anthropological perspective, the reasons for such a massacre. Why did the French presence spark such brutal action, in the form of collective murder? The article challenges the thesis of resistance to the colonial yoke, questioning how the Natchez found a place for settlers in their society. It thus emphasizes sacrifice as it prevails as a domestic ritual among the Natchez, and the contagious nature of death in this society, while placing the attack of 1729 within a made-up Native American history, in the lower valley of the Mississippi, of aborted ethnic cohabitations, which end in blood. The Franco-Natchez alliance, marked by spatial contiguity and daily interactions, may have emerged from an Indigenous device of dualist integration which finally came to a standstill.

El 28 de noviembre de 1729, los Natchez asesinaron por sorpresa a más de 200 colonos franceses, sus vecinos y socios durante varios años, en un puesto ubicado 250 km al norte de Nueva Orleans, Luisiana. Este artículo examina, desde una perspectiva antropológica, las razones de tal masacre. ¿Por qué la presencia francesa provocó una acción tan brutal, en forma de asesinato colectivo? El artículo desafía la tesis de la resistencia al yugo colonial, indagando sobre cómo los Natchez clasificaron a los colonos en su sociedad. De este modo, se enfatiza el sacrificio, ya que prevalece como un ritual doméstico entre los Natchez, y la naturaleza contagiosa de la muerte en esta sociedad, al tiempo que sitúa el ataque de 1729 dentro de una historia indígena, en el valle inferior del Mississippi, hecha de cohabitaciones étnicas fallidas, que terminan en sangre. La alianza Franco-Natchez, marcada por la contigüidad espacial y las interacciones diarias, puede haber surgido de un dispositivo indígena de integración dualista que finalmente se detuvo.

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