2021
Ce document est lié à :
Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 29 no. 3 (2021)
Tous droits réservés © Cinémas, 2021
Caroline Bem, « « Neither of us was much into feminist or queer porn. » Petit traité audiovisuel de pornographie queer en quatre scènes », Cinémas: Revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, ID : 10.7202/1084570ar
Cet essai développe une « écriture queer audiovisuelle » afin de proposer une méditation sur la pornographie queer. Pour ce faire, l’autrice part d’une phrase utilisée par Joey Soloway dans son mémoire autobiographique She Wants It (2018) pour décrire un moment qui a précédé la rédaction qu’iel allait faire avec Eileen Myles du Thanksgiving Paris Manifesto (2015) dont les premières lignes prennent pour objet la pornographie dite mainstream. Si Soloway et Myles sont en position de sensibiliser un grand nombre de lecteur·trice·s sur la nécessité de développer une pornographie éthique, leur texte ignore cependant l’existence des manifestes féministes et queer qui l’ont précédé, ainsi que l’importante production de pornographie non mainstream, féministe, queer et éthique déjà existante. Ainsi, pour répondre au « faux radicalisme » de Soloway et Myles, et après avoir mis en lumière le problème fondamental de la pornographie queer qu’iels pointent, l’autrice convoque ce qu’elle considère être l’un des plus grands « succès » de la pornographie queer à ce jour : la franchise Crash Pad (2005–…) de Shine Louise Houston.