Travail social et résistance : les leçons de recherches conjointes

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2021

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Reflets : Revue d’intervention sociale et communautaire ; vol. 27 no. 1 (2021)

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Philippe Lyet, « Travail social et résistance : les leçons de recherches conjointes », Reflets: Revue d’intervention sociale et communautaire, ID : 10.7202/1084637ar


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La question de la « résistance » des acteurs sociaux à des phénomènes qui ne leur conviennent pas ne conduit pas immédiatement à identifier le monde scientifique comme un allié pour ces acteurs, tant les productions scientifiques « classiques » apparaissent peu mobilisables par ces derniers, voire leur proposent, et parfois leur imposent des logiques d’analyse qui correspondent peu à leurs enjeux. D’autres dynamiques de recherches que je nommerai recherches conjointes, qui associent des acteurs ou actrices concernés, peuvent acculturer, d’une part, ceux/celles-ci au regard construit par l’activité scientifique et, d’autre part, les scientifiques aux compréhensions des acteurs/actrices. Ce processus peut permettre à ces derniers de disposer d’outils intellectuels inédits afin de faire face de manière renouvelée à leurs enjeux. De telles alliances, lorsqu’elles se produisent, restaurent les personnes et les groupes comme sujets et acteurs de leur vie. Deux exemples de recherches conjointes illustrent cette thèse. Cet article propose de comprendre les recherches conjointes comme des dynamiques communicationnelles. Les acteurs sociaux cochercheurs participent à la construction d’un monde commun où ils apprennent à d’autres autant qu’ils apprennent de ceux-ci et où leur problème se recompose. S’il y a résistance dans les recherches conjointes, c’est une résistance à la tentation d’acteurs de tous bords de sanctuariser certaines compréhensions et donc de les imposer.

The question of the “resistance” of social actors to phenomena which do not suit them does not immediately lead to identifying the scientific world as an ally for these actors, as “classic” scientific productions appear to be difficult to mobilize by them, or even their own. propose, and sometimes impose on them, analysis logics which hardly correspond to their challenges. Other research dynamics that I will call joint research, which associate the actors / actresses concerned, can acculturate, on the one hand, them to the gaze constructed by scientific activity and, on the other hand, scientists to the understandings of actors / actresses. This process can allow the latter to have unprecedented intellectual tools in order to face their challenges in a new way. Such alliances, when they occur, restore individuals and groups as subjects and actors in their lives. Two examples of joint research illustrate this thesis. This article proposes to understand joint research as communicational dynamics. The co-investigating social actors participate in the construction of a common world where they learn from others as much as they learn from them and where their problem is recomposed. If there is resistance in joint research, it is resistance to the temptation of actors from all sides to sanctify certain understandings and therefore to impose them.

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