2016
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Développement Humain, Handicap et Changement Social ; vol. 22 no. 1 (2016)
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Melanie Levasseur et al., « Réflexion sur l’utilisation de l’Outil d’évaluation Multiclientèle (OÉMC) pour identifier les besoins de participation sociale des aînés ayant des incapacités », Développement Humain, Handicap et Changement Social / Human Development, Disability, and Social Change, ID : 10.7202/1086380ar
Le maintien à domicile et la participation sociale des aînés ayant des incapacités sollicitent une concertation appropriée de diverses ressources de la communauté, dont celles du soutien à domicile (SAD) des Centres de santé et de services sociaux (CSSS). Malgré leur importance, les interventions actuellement offertes par les CSSS aux aînés ayant des incapacités sont limitées et portent principalement sur la sécurité et l’indépendance lors de l’hygiène, de l’habillage, des transferts et de l’alimentation, au détriment des activités sociales et de loisir. Cette offre limitée pourrait en partie être expliquée par une évaluation qui ne permet pas de bien couvrir toutes les dimensions des besoins des aînés et d’en cerner adéquatement la complexité. Cet article présente une réflexion sur l’utilisation de l’Évaluation de l’autonomie de l’Outil d’évaluation Multiclientèle (OÉMC), incluant le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF), pour identifier les besoins de participation sociale des aînés ayant des incapacités. Cette réflexion est appuyée par une comparaison entre l’OÉMC, la Mesure des habitudes de vie (MHAVIE 4.0) et la Mesure canadienne du rendement occupationnel (MCRO; 5e édition). Les résultats de cette comparaison démontrent que l’OÉMC ne permet pas d’identifier de façon exhaustive les besoins de participation sociale des aînés ayant des incapacités. Spécifiquement, les activités les moins couvertes sont en lien avec la santé et le bien-être, dont notamment la pratique régulière d’activité physique, ainsi que les activités sociales, de relaxation et de détente, de stimulation cognitive et de loisir. L’OÉMC présente quelques ambigüités et chevauchements, ainsi que des éléments qui ne font pas partie des dimensions de la participation sociale. L’approche et le langage utilisés dans l’OÉMC pourraient impliquer davantage l’aîné et être orientés vers ses capacités et les interventions de prévention. En bref, en révisant l’OÉMC ou en le complétant à l’aide d’un autre outil tel que la MHAVIE ou la MCRO, les interventions pourraient contribuer davantage à améliorer et à maintenir la participation sociale et la santé des aînés ayant des incapacités.