2011
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Développement Humain, Handicap et Changement Social ; vol. 19 no. 2 (2011)
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Normand Boucher et al., « Droits humains et personnes ayant des incapacités : analyse comparative de l’utilisation des services de soutien en contexte ontarien et québécois », Développement Humain, Handicap et Changement Social / Human Development, Disability, and Social Change, ID : 10.7202/1086898ar
Il est reconnu dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU que le rôle de l’État est essentiel à la mise en place des conditions propices à l’exercice des droits humains par les personnes ayant des incapacités. Parmi ces conditions se trouvent les modalités de soutien aux personnes ayant des incapacités. Développés selon des configurations sociales bien souvent façonnés par les luttes du mouvement de défense des droits, ces services visent à soutenir ces personnes ayant des incapacités dans leur participation aux activités ordinaires. Leur développement a été caractérisé par un ensemble de phénomènes qui ramène tantôt à la question du rôle de l’État, tantôt à celui de la société civile, notamment des acteurs collectifs comme le mouvement de vie autonome des personnes ayant des incapacités. L’une des dimensions importantes de ce mouvement est précisément reliée au développement de services visant à soutenir l’exercice des droits humains dans une perspective axée sur l’empowerment. Dans le cadre du projet DRPI-Canada, la documentation de l’exercice des droits à partir des expériences personnelles a permis de regarder ce domaine vital d’intervention d’un regard neuf et novateur. Il est novateur dans la mesure où il permet de faire le lien avec le cadre législatif, légal et politique définissant les paramètres de ce domaine. L’objet de cet article est de réaliser, dans un premier temps, une analyse comparative de la situation relative aux services de soutien à domicile à Toronto et à Québec à partir des expériences des personnes ayant des incapacités et, dans un deuxième temps, de procéder à une mise en contexte des modalités de fonctionnement différenciées de ces services. En plus de situer des pratiques sociales différentes selon les contextes, cette analyse permettra de les réinscrire au sein du processus de développement historique du mouvement en faveur de l’exercice des droits des personnes ayant des incapacités.