La place des jeunes africains sur les périmètres irrigués dans un contexte de libéralisation et de partenariat public privé : le cas des jeunes agriculteurs du delta du fleuve Sénégal

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2021

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Revue Jeunes et Société ; vol. 6 no. 1 (2021)

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©, 2022El Hadji MalickSylla, BrunoBarbier, Sidy MohamedSeck, Mbène DièyeFaye, TahirouAbdoulaye



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El Hadji Malick Sylla et al., « La place des jeunes africains sur les périmètres irrigués dans un contexte de libéralisation et de partenariat public privé : le cas des jeunes agriculteurs du delta du fleuve Sénégal », Revue Jeunes et Société, ID : 10.7202/1087100ar


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Cet article analyse les divers modes d’insertion des jeunes ruraux dans les périmètres irrigués du delta du fleuve Sénégal dans un contexte de réalisation de nouveaux aménagements hydroagricoles et d’acquisition massive de terres par des entreprises de type agribusiness. Dans les années 1960, c’est l’État qui aménageait les périmètres hydroagricoles et qui distribuait des parcelles aux actifs. Les jeunes actifs de la région pouvaient alors acquérir une petite parcelle de 0,2 ha gratuitement sur un périmètre irrigué. À partir des années 1980, le Sénégal prend un tournant libéral, ce qui réduira le développement des aménagements hydroagricoles publics et augmentera les périmètres privés. Dans cette logique, les jeunes actifs qui, le plus souvent, n’ont pas les ressources nécessaires pour acquérir des terres, éprouvent de sérieuses difficultés à s’installer en agriculture irriguée. À partir de 2006, des programmes bâtis selon le paradigme du partenariat public-privé ont réalisé 5 000 ha de nouveaux aménagements hydroagricoles dans cette zone et, dans ce cadre, laissent une petite place aux jeunes agriculteurs. Parallèlement, l’agro-industrie a aussi gagné du terrain et permet l’embauche de nombreux jeunes, mais de façon temporaire et précaire.En s’appuyant sur des enquêtes auprès des exploitants et des salariés agricoles du delta du fleuve Sénégal, nous montrons que les jeunes peinent de plus en plus à accéder à la terre ou à trouver des emplois décents dans le salariat agricole. En outre, l’étude montre que, plus que le salariat agricole, l’autonomisation des jeunes à travers l’accès au foncier irrigué demeure le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté.

This article analyzes different approaches to establishing rural youth in irrigation areas in the Senegal River delta in the context of new hydro-agricultural developments and massive land acquisitions by agrobusiness. Government-led irrigation projects introduced in the 1960s distributed free 0.2-hectare plots of land to young workers from the surrounding region. However, in the 1980s, Senegal took a liberal turn that led to a shift from public-sector to private-sector initiatives. As a result, young workers, who often lack the means necessary to acquire land, have found it much more challenging to pursue farming in irrigation areas. Since 2006, few young farmers have acquired any of the 5,000 hectares of new irrigated farmland developed through programs based on the public-private partnership model. At the same time, agro-industry growth has provided young people with many temporary and precarious employment opportunities.Based on surveys of farmers and agricultural workers in the Senegal River delta, we show how young people find it increasingly difficult to acquire land or secure adequate employment in the agricultural sector. In addition, we demonstrate that access to irrigated land, as opposed to salaried agricultural work, represents the most effective strategy for poverty reduction.

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