Se jouer des frontières du marché : Stratégies résidentielles des classes moyennes autour de l’agglomération lilloise

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2021

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Lien social et Politiques ; no. 87 (2021)

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Garance Clément, « Se jouer des frontières du marché : Stratégies résidentielles des classes moyennes autour de l’agglomération lilloise », Lien social et Politiques, ID : 10.7202/1088093ar


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Partant du constat que les espaces frontaliers restent trop peu étudiés par les sociologues de l’urbain, cet article analyse les stratégies résidentielles de différentes fractions des classes moyennes originaires de l’agglomération lilloise et ayant déménagé en Belgique voisine. Comprendre les déterminants et les effets de leur repositionnement hors du quartier et hors du pays de résidence permet de mieux saisir le rôle des classes moyennes dans des dynamiques de ségrégation résidentielle qui se prolongent au-delà du territoire national. À partir d’entretiens conduits auprès d’habitant·es (n = 33) et d’acteur.trices participant à la construction des trajectoires résidentielles et migratoires (n = 31), l’article analyse trois temps de la migration (la formulation d’un projet de départ, sa réalisation concrète et le positionnement à l’arrivée), et met en lumière deux résultats principaux : premièrement, bien qu’elle favorise parfois des reclassements résidentiels atypiques, la migration transfrontalière a plutôt tendance à renforcer les écarts de position entre fractions hautes et basses des classes moyennes, car leurs ressources économiques et culturelles ne circulent pas avec la même facilité d’un pays à l’autre ; deuxièmement, les pratiques des acteurs du logement participent de ces écarts et contribuent à l’existence de processus discrets de tri social et urbain à l’échelle transfrontalière.

While border regions remain understudied by urban sociologists, this article focuses on the residential strategies of the French middle class moving to neighbouring Belgian cities. It analyses the determinants and the social effects of their mobility and sheds lights on the role played by the middle class in segregation dynamics that go beyond the national border. Based on interviews conducted with different fractions of the middle classes (n = 33) and actors involved in the construction of residential and migratory trajectories (n = 31), the article analyses three stages of migration (how the project to move is framed, its concrete realisation and the residential and social position obtained at the arrival). Two main results can be put forward: firstly, cross-border migrations tend to reinforce internal divisions within the middle classes because the economic and cultural resources of the lower and the upper middle class cannot circulate as easily from one country to the other; secondly, the practices of housing actors contribute to this growing division and take part in the discrete processes of social and urban fragmentation on a cross-border scale.

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