2021
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Les Cahiers des Dix ; no. 75 (2021)
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Laurier Lacroix, « Ateliers à louer, le « phalanstère » d’Alfred Laliberté », Les Cahiers des dix, ID : 10.7202/1088874ar
En juin 1917, le sculpteur Alfred Laliberté (1878-1953) se porte acquéreur d’une maison de trois étages au 67, rue Sainte-Famille, à Montréal. Son achat combine quatre objectifs : se loger de manière permanente, disposer d’un atelier où il puisse concevoir les monuments commémoratifs dont il se fait une spécialité, toucher un revenu régulier par la location d’espaces et accueillir d’autres artistes dans des ateliers spécialement aménagés. Il s’agit d’une solution idéale permettant à un créateur entreprenant de répondre à des problèmes propres au milieu artistique. En plus d’ériger un vaste atelier sur le terrain vacant derrière la maison, Laliberté aménage quatre ateliers qui peuvent loger autant d’artistes. Entre 1919 et 1939, la maison accueille pas moins de quinze artistes qui y louent un atelier pour une période variant entre deux et quinze ans. On y retrouve des personnalités telles Suzor-Coté, Maurice Cullen, Robert Pilot et Edwin Holgate. Les problèmes financiers résultant de la Crise économique et de la guerre forcent l’artiste à convertir ces ateliers en chambres à louer et seul le couple formé par Jean Palardy et Jori Smith l’habite après 1940.