2021
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Sens public ; vol. no. (2021)
©, 2021, ChingSelao
Ching Selao, « Sexe et transgression : L’écriture obscène de Calixthe Beyala », Sens public, ID : 10.7202/1089627ar
S’il y a une écrivaine francophone connue pour son impudeur littéraire, c’est bien Calixthe Beyala. Sa propension à écrire sur la sexualité et le désir des femmes africaines a amené les critiques à souligner l’originalité de son œuvre et à parler d’une « poétique de l’obscène ». Ses romans lui ont également valu d’être qualifiée d’auteure « pornographique » et d’« écrivaine à scandale », qui exploite la provocation comme une « stratégie payante ». Bien que Beyala n’hésite pas à brandir sa féminitude et à crier au racisme et au sexisme pour dénoncer les critiques de ses détracteurs, se posant ainsi en victime, il est tout de même utile de s’interroger sur la réception de ses livres et les propos à son égard qui insistent sur son identité sexuée et son origine africaine. L’impudeur littéraire qu’elle pratique, qu’elle soit perçue négativement ou positivement, est en effet le plus souvent jugée à l’aune de ces caractéristiques. L’article qui suit voudrait se pencher sur ces questions, en effectuant un retour sur « L’affaire Beyala » et en examinant ce que recouvre son écriture « pornographique ».