Le chez-soi et les limites de l’individualisation : territoires personnels, statutaires et d’appartenances en déséquilibre

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2022

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Enfances, Familles, Générations ; no. 39 (2022)

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Emmanuelle Maunaye et al., « Le chez-soi et les limites de l’individualisation : territoires personnels, statutaires et d’appartenances en déséquilibre », Enfances, Familles, Générations, ID : 10.7202/1090929ar


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Cadre de la recherche : Dans une perspective qui met au centre l’individu - bien qu’inscrit dans des groupes notamment familiaux - cet article propose d’analyser le chez-soi comme un espace qui intervient dans la construction d’un « individu individualisé » et envisage en même temps les limites qui peuvent être observées à cette fonction du chez-soi.Objectifs : Cette introduction vise à définir la notion de chez-soi pour en dégager toutes les dimensions. Si les dimensions spatiales, temporelles et relationnelles du chez-soi peuvent être distinguées pour les besoins de l’analyse, l’article s’attache à montrer comment elles sont intimement articulées d’une part, dans l’expérience des individus pour soutenir la construction de leur identité personnelle, de leur autonomie, de leur pouvoir sur eux-mêmes et leur rapport au territoire (Simard and Savoie, 2009) ; d’autre part, dans la construction des groupes et des relations familiales.Méthodologie : Cet article s’appuie sur une revue de littérature et sur les différentes contributions du numéro pour présenter la notion du chez-soi et la perspective théorique empruntée. Résultats : Dans la cohabitation familiale, conjugale et intergénérationnelle, la construction du chez-soi se joue dans des rapports d’interaction avec les autres membres de la famille qui ont également leur propre construction et conception du chez-soi. Ces constructions et conceptions produisent par là même des rapports différenciés et parfois dissymétriques ainsi que trois expériences différentes de chez-soi. Le premier chez-soi renvoie aux territoires personnels, le « chez-moi » ; le deuxième aux règles et aux lois qui régissent une cohabitation et l’espace dans lequel est inséré le chez-soi. Dans ce cas, il est défini par un aspect statutaire et hiérarchique, l’individu a une place assignée par son statut. C’est un chez-nous-assignation. Enfin, le troisième s’incarne par une appartenance et une place dans un groupe ou une communauté où l’individu est considéré comme égal. C’est un chez-nous appartenances. Si le premier « chez » est principal dans le processus d’individualisation, tout autant le sont les deux autres qui amènent, d’une part, à la mise au jour des limites du « chez-moi », d’autre part, à la question de l’inscription de l’individu dans le groupe, notamment familial. Conclusions : La question du chez-soi amène à considérer deux aspects : le rapport de l’habitant seul au chez-soi et le rapport de l’habitant avec au chez-soi. Dans ce deuxième aspect, il se construit dans une tension entre une logique d’autonomie et une logique d’appartenance comme membre du groupe. Dans cette deuxième logique, être membre du groupe que nous traduisons par chez-nous relève de deux dimensions : le chez-nous-assignation et le chez-nous-appartenances. En ce sens, le chez-nous contraint le chez-soi et la famille apparaît comme une instance paradoxale de validation de l’individu. Elle a donc une double fonction, celle de permettre d’être soi (favoriser les espaces personnels et valider les dimensions individuelles de l’identité) et aussi de reconnaitre à chacun de ses membres un être à sa place dans le groupe et un y avoir sa place. Les limites à l’individualisation du chez-soi s’observent quand un déséquilibre existe entre ces trois « chez », territoires personnels, chez-nous-assignation et chez-nous-appartenances.Contribution : Le chez-soi est un observatoire précieux de cette construction qui se décline au passé, présent et futur en interaction : avoir été, être et devenir. Le mouvement itératif entre le chez-soi et l’identité est substantiel à la construction de l’individu et du groupe familial.

Research context: This article takes on the point of view that places the focus on the individual, despite belonging within a family group, and explores the concept of home as a space that contributes to the formation of an “individualized individual,” but that also takes into account the possible limits of this function of home. Objectives : This overview aims to define the concept of home to uncover all of its dimensions. Whether the spatial, temporal and relational dimensions of the home can be distinguished for the purposes of analysis, on the one hand, the article centres on how these dimensions interrelate intimately among the experiences of individuals to help form their personal identity, autonomy, self-empowerment and relationship to location or place (Simard and Savoie, 2009). On the other hand, these dimensions help to build groups and family relationships. Methodology : This article is based on a literature review and on the contributions to this issue to present the concept of home and the theoretical perspective gleaned. Results : In familial, marital and intergenerational cohabitation, the construct of home is played out in interactions with other family members, who have their own constructs and concepts of home. These constructs and concepts produce differentiated and sometimes asymmetrical relationships, as well as three different experiences of home. The first refers to personal spaces, my “home”; the second, to the rules and laws that govern a cohabitation and the space in which home is located. In this case, it is defined by a statutory and hierarchical aspect, and the individual has a place assigned by their status. This is designated as “our home.” The third is epitomized by belonging and by a place within a group or community where the individual is considered equal. This is belonging to our home. If the first “home” is the main factor in the process of individualization, so are the other two: one explains the boundaries of “home,” and the other, the individual's belonging within the group, notably the family. Conclusions : The question of home entails two aspects: the relationship with home of the sole inhabitant and the relationship with home of the inhabitant together with others . In this second aspect, a tension develops between the sense of autonomy and that of belonging to a group. Being a member of the group, interpreted as being in our home, has two dimensions: being assigned within our home and belonging to our home. In this sense, our home acts as a constraint on the concept of home, and the family seems to be a paradoxical validation of the individual. Thus, the family has a double function: to make it possible to be oneself (preferring personal spaces and validating individual dimensions of identity) and to acknowledge that each member belongs to the group and has a place in it . The limits to individualizing home become apparent when there is an imbalance among these three aspects of “home”: having personal space, being assigned within our home, and belonging to our home. Contribution : Home constitutes a valuable perspective in this construct, which links the past, present and future: having been, being and becoming. The iterative movement between home and identity is central to the formation of the individual and the family group.

Marco de la investigación : Desde una perspectiva que sitúa al individuo en el centro -aunque inscrito en grupos, particularmente familiares- este artículo propone analizar el hogar como un espacio que interviene en la construcción de un « individuo individualizado » y al mismo tiempo considerar los límites que pueden observarse de esta función del hogar.Objetivos : Esta introducción pretende definir la noción de hogar para descubrir todas sus dimensiones. Si bien se pueden distinguir las dimensiones espacial, temporal y relacional del hogar a efectos de análisis, el artículo pretende mostrar cómo ellas se articulan íntimamente en la experiencia de los individuos para apoyar la construcción de su identidad personal, su autonomía, su poder sobre sí mismos y su relación con el territorio (Simard y Savoie, 2009); además, en la construcción de grupos y de relaciones familiares. Metodología : Este artículo se basa en una revisión bibliográfica y en las distintas contribuciones de este número temático para presentar la noción de hogar y la perspectiva teórica utilizada. Resultados : En la convivencia familiar, conyugal e intergeneracional, la construcción del hogar se da en interacción con otros miembros de la familia que también tienen su propia construcción y concepción del hogar. Estas construcciones y concepciones producen relaciones diferenciadas y a veces asimétricas, así como tres experiencias diferentes del hogar. El primer hogar se refiere a los territorios personales, el « hogar para mí » ; el segundo se refiere a las normas y leyes que rigen la convivencia y el espacio en el que se inserta el hogar. En este caso, se define por un aspecto estatutario y jerárquico, el individuo tiene un lugar asignado según su estatus. Esta es la asignación del hogar. Por último, el tercero se concreta en la pertenencia y el lugar en un grupo o comunidad donde el individuo es considerado como igual. Este es el hogar de la pertenencia. Si el primer « hogar » es central en el proceso de individualización, también lo son los otros dos, que conducen, por un lado, al descubrimiento de los límites del « hogar » y, por otro, a la cuestión del lugar del individuo en el grupo, especialmente en la familia. Conclusiónes : La cuestión del hogar nos lleva a considerar dos aspectos : la relación del habitante único con el hogar y la relación del habitante con el hogar. En este segundo aspecto, el hogar se construye en una tensión entre una lógica de autonomía y una lógica de pertenencia como miembro del grupo. En esta segunda lógica de pertenecia al grupo, que traducimos como « chez-nous » ( nuestro hogar), tiene dos dimensiones : chez-nous-asignación y chez-nous-pertenencia. En este sentido, el hogar (chez-soi) limita a « nuestro hogar » (chez-nous), y la familia aparece como una instancia paradójica de validación del individuo. Por tanto, la familia tiene una doble función, la de permitir ser uno mismo (promoviendo los espacios personales y validando las dimensiones individuales de la identidad), y también la de reconocer que cada uno de sus miembros pertenece al grupo y tiene un lugar en él. Los límites de la individualización del hogar se observan cuando hay un desequilibrio entre estos tres « hogares », los territorios personales, las asignaciones en el hogar y las pertenencias al hogar.Contribución : El hogar es un valioso observatorio de esta construcción, que tiene lugar en el pasado, el presente y el futuro en interacción : haber sido, ser y llegar a ser. El movimiento iterativo entre el hogar y la identidad es fundamental para la construcción del individuo y su lugar en el grupo familiar.

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