Citoyenneté et religion : Le cas de jeunes réislamisés indiens

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2022

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 46 no. 1 (2022)

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Aminah Mohammad-Arif, « Citoyenneté et religion : Le cas de jeunes réislamisés indiens », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/1091311ar


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Le choix d’appréhender la citoyenneté des musulmans à partir de jeunes réislamisés qui sont loin d’être représentatifs de l’ensemble des musulmans indiens peut surprendre ; mais c’est précisément leur apparente altérité radicale, à la fois construite comme telle par les intéressés et perçue comme telle par la société majoritaire (les hindous), qui est intéressante. Les jeunes réislamisés représentent en effet un groupe dont le rapport à la nation est potentiellement plus mis en doute encore que celui de leurs coreligionnaires « ordinaires ». Quels effets la réislamisation, qui emprunte en partie ses modèles à des référents extérieurs, peut-elle avoir sur le rapport à l’Inde de ces jeunes réislamisés ? Les différences avec les jeunes musulmans « ordinaires » et avec les autres jeunes Indiens, toutes religions confondues, sont-elles significatives ? Pour mieux contextualiser le propos, je commencerai par analyser la tension entre les droits constitutionnels qui garantissent aux musulmans le statut de citoyen à part entière et une réalité sociale et politique marquée par une marginalisation et une stigmatisation croissantes. Je m’interrogerai ensuite sur les effets d’une construction de soi par les jeunes réislamisés comme délibérément distinct des autres sur leur rapport à autrui, les hindous tout particulièrement. Enfin, je m’intéresserai à leur rapport au politique, ce qui en retour permettra de jeter un éclairage sur leurs pratiques citoyennes.

The choice of studying Muslim citizenship from the point of view of youth revivalist Muslims who are far from being representative of all Indian Muslims may be surprising; but it is precisely their apparent radical otherness, both constructed as such by the individuals concerned and perceived as such by the majority society (the Hindus), that is interesting. Young revivalist Muslims represent a group whose relationship to the nation is potentially even more questioned than that of their “ordinary” co-religionists. What effects can re-Islamization, which borrows its models in part from external referents, have on the relationship these young revivalist Muslims have to India? Are the differences with “ordinary” young Muslims and with other young Indians, regardless of religion, significant? In order to contextualize the discussion, I will begin by analyzing the tension between the constitutional rights that guarantee Muslims full citizenship and a social and political reality marked by increasing marginalization and stigmatization. I will then examine the effects of a self-construction by young revivalist Muslims as deliberately distinct in their relationship to others, especially Hindus. Finally, I will look at their relationship to politics, which in turn will shed light on their civic practices.

La opción de cernir la ciudadanía de los musulmanes a partir de los jóvenes re-islamizados que están lejos de ser representativos del conjunto de los musulmanes indios puede sorprender, pero es precisamente su aparente alteridad radical, al mismo tiempo construida en tanto que tal por los interesados y percibida como tal por la sociedad mayoritaria (los hindúes), lo que resulta interesante. Los jóvenes re-islamizados representan un grupo cuya relación con la nación es potencialmente más cuestionada que la de sus correligionarios «ordinarios». ¿Cuáles efectos de la re-islamización, que imita parcialmente sus modelos de referentes exteriores, pueden relacionarse con la India de dichos jóvenes re-islamizados? ¿ Son significativas las diferencias entre los jóvenes musulmanes «normales» y los otros jóvenes indios, de todas las religiones? Con el fin de bien contextualizar el argumento, inicio analizando la tensión entre los derechos constitucionales que garantizan a los musulmanes el estatus de ciudadano por derecho propio y la realidad social y política marcada por una marginalización y una estigmatización crecientes. En seguida, cuestionaré los efectos de una construcción de sí por los jóvenes re-islamizados como deliberadamente diferentes de los otros en su relación con los hindúes en particular. Finalmente, me interesaré a la relación a lo político, lo que me permitirá iluminar sus prácticas ciudadanas.

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