Le Québec en mal de diaspora ? Lionel Groulx face à l’altérité acadienne

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2020

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Port Acadie : Revue interdisciplinaire en études acadiennes ; no. 33 (2020)

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Michel Bock, « Le Québec en mal de diaspora ? Lionel Groulx face à l’altérité acadienne », Port Acadie: Revue interdisciplinaire en études acadiennes / Port Acadie: An Interdisciplinary Review in Acadian Studies, ID : 10.7202/1091807ar


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Cet article propose une analyse de la place qu’occupe l’Acadie dans l’oeuvre et la pensée du prêtre-historien Lionel Groulx, un des intellectuels nationalistes les plus influents du Québec de la première moitié du XXe siècle. Nous soutenons que l’Acadie a toujours lancé un défi conceptuel significatif au nationalisme groulxiste, lequel était fondé sur une conception traditionaliste et providentialiste de la nation canadienne-française et visait, par conséquent, à consolider la conscience « métropolitaine » du Québec dans ses rapports avec les « minorités françaises » du pays et du continent, définies en termes « diasporiques ». Or, l’Acadie ayant construit sa propre identité narrative, distincte de celle du Canada français, les efforts de rapprochement « national » de Groulx y connurent moins de succès que dans les autres parties de l’Amérique française. Si Groulx reconnaissait volontiers que le Québec n’était pas, au sens strict, l’État « parent » de l’Acadie, dont il acceptait le particularisme national sans grande difficulté, il était moins disposé, en revanche, à accepter que ce particularisme fît obstacle à la solidarité transfrontalière dont dépendait, à ses yeux, la réalisation du destin temporel et spirituel de l’« Amérique française ». Par l’entremise de Groulx, c’est la complexité et l’ambiguïté du regard que posait le Québec sur l’Acadie avant la Révolution tranquille des années 1960 qu’il s’agit de problématiser.

This article offers an analysis of the place held by Acadia in the ideology of priest-historian Lionel Groulx, one of Québec’s most influential nationalist thinkers during the first half of the twentieth century. Acadia always represented a significant conceptual challenge for Groulxist ideology, which defined the French-Canadian nation in traditionalist and providentialist terms, while attempting to consolidate Québec’s “metropolitan” consciousness in its dealings with French minorities, defined in “diasporic” terms, elsewhere in Canada and in North America. However, since Acadia had constructed a specific narrative identity distinct from that of French Canada, Groulx’s efforts in fostering closer ties among all French-language communities had less success there than in other parts of “French America.” Though Groulx readily recognized Acadians’ national distinctiveness, along with the fact that Québec was not their “parent” state in the strictest sense, he was, however, less willing to tolerate that this specificity become an obstacle to the transborder solidarity upon which depended, in his view, “French America”’s temporal and spiritual fate. Through Groulx, this paper thus attempts to better understand the complexity and ambiguity of Québec’s relationship with Acadia prior to the Quiet Revolution of the 1960s.

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