Positionnalité dominante et rapports de pouvoir en science politique

Résumé Fr En

Les appels à réviser les pratiques de recherche de science politique au regard des apports des savoirs subalternes sont nombreux, mais nécessitent pour être mis en application de contourner l’obstacle du dénialisme structurel, qui restreint la recherche traditionnelle à des problématiques compatibles avec la subjectivité des groupes dominants. Patricia Hill Collins invite à prendre le vécu subalterne comme critère de signification en remplacement du rationalisme abstrait, mais s’abstient de discuter de l’applicabilité de cette proposition à une position d’énonciation dominante. Cet article propose d’accepter la spécificité non réplicable de l’analyse située subalterne, afin de développer une approche qui fasse du vécu de la domination un critère de signification sans ignorer pour autant les implications associées à la positionnalité dominante.

Many are the calls for a renewal of political science research practices to take into account the subaltern knowledge. But they cannot in fact be put into practice without dealing first with the situated issue of structural denialism, which tends to limit conventional political science to research problems aligned with the dominant subjectivity. Patricia Hill Collins invites us to mobilize the subaltern lived experience as a criterion of meaning but refrains from discussing the applicability of her proposal to research led from a dominant positionality. The present article will tackle this issue by suggesting one should both accept the non-replicability of subaltern situated analysis and consider the implications of dominant positionality in order to build a research practice taking subaltern experience as a criterion of meaning.

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