2022
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Relations industrielles / Industrial Relations ; vol. 77 no. 3 (2022)
Tous droits réservés © Département des relations industrielles de l’Université Laval, 2022
Marta Fana et al., « Autonomy and Control in Mass Remote Working during the COVID-19 Pandemic. A Cross-Occupational Comparison », Relations industrielles / Industrial Relations, ID : 10.7202/1094210ar
La pandémie mondiale de COVID-19 a agi comme un choc exogène qui a forcé les organisations à adopter le télétravail comme une forme de travail courante pour de nombreuses professions. À cette date, des chercheurs avaient souligné l'écart entre la faisabilité technique du télétravail – atteignant en moyenne un tiers des emplois aux États-Unis et dans l'UE28 (Dingel et Neiman 2020, Sostero et al. 2020) – et son adoption pratique dans les organisations. Le passage massif au télétravail pendant la pandémie – en particulier dans des pays comme la France et l'Italie, qui ont tous deux connu un confinement généralisé pendant la première vague – a été l'occasion d'étudier le télétravail dans un éventail large et hétérogène de professions et de secteurs. À cette fin, le Joint Research Centre de la Commission européenne (basé à Séville) a financé une recherche qualitative inter-professionnelle en temps réel sur laquelle se base cet article.Tout d'abord, en nous appuyant sur des études qui attribuent la diffusion tardive du télétravail à la dialectique entre la latitude personnelle des travailleurs et le contrôle managérial, nous examinons comment le télétravail mandaté a affecté la latitude personnelle des travailleurs à définir et à exécuter leurs tâches. Nous identifions deux phases et arrangements temporaires différents de la dialectique entre la latitude personnelle des travailleurs et le contrôle managérial au cours de la période étudiée. Deuxièmement, nous analysons comment différentes formes de contrôle se sont développées dans le cadre de la nouvelle organisation du travail. Plus précisément, nous étudions comment ces développements varient en fonction de la profession et de la division verticale du travail. Nos résultats suggèrent une hybridation continue des formes de contrôle personnelles, techniques et bureaucratiques. Par conséquent, nous rejoignons les théoriciens du processus de travail qui soutiennent que les formes de contrôle personnel, bureaucratique et technique se complémentent mutuellement, plutôt que d'être des stades d'une succession linéaire et fonctionnaliste.