Quand la fiction libertine vient parasiter l’esthétique musicale : le cas très singulier des Sonnettes de Guillard de Sévigné (1749)

Fiche du document

Auteur
Date

2022

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Topiques, études satoriennes ; vol. 6 (2022)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

©, 2022Jean-PierreDubost




Citer ce document

Jean Dubost, « Quand la fiction libertine vient parasiter l’esthétique musicale : le cas très singulier des Sonnettes de Guillard de Sévigné (1749) », Topiques, études satoriennes / Topoï Studies, Journal of the SATOR, ID : 10.7202/1096700ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Cet article confronte une situation topique singulière repérable dans Les Sonnettes de Guillard de Sévigné avec le contexte des discours sur la sonorité et la musique à l’époque des Lumières. Le texte reprend et renverse en même temps la situation topique fondamentale de la littérature libertine - libertin_observer_scène érotique. Le mécanisme qui donne son nom au roman est une panoplie de sonnettes actionnées par les mouvements que les ébats érotiques des invités répartis dans plusieurs chambres communiquent aux oreilles de leur hôte. L’harmonie qui en résulte le console de ses désirs éteints. Cette substitution du sonore au scopique, en renversant la loi du donner à voir libertin, redouble et subvertit à la fois le discours esthétique et le discours anthropologique tout en brouillant ses oppositions internes, depuis Du Bos pour qui la musique, en ajoutant de l’énergie à de l’énergie, remplit sa fonction de traduction/transmission par un surplus d’intensité, jusqu’à la topographie topique du genre de l’idylle et à la conception rousseauiste de la vérité du sentiment exprimée par la voix et le chant par hypotypose et immédiateté scénique ou à Rameau pour qui l’harmonie est un effet naturel « dont la cause réside dans l’air agité par le choc de chaque corps sonore en particulier ».

We intend to confront a singular topical situation identified in Les Sonnettes of Guillard by Sévigné with the context of the discourses on sound and music in the Age of Enlightenment. The text takes up, but also reverses, the fundamental topical situation of libertine literature, i.e. libertin_observer_scène_érotique. The mechanism that gives its name to the novel is an array of doorbells operated by the movements that the erotic frolicking of guests spread over several rooms transmit to the ears of their host. The resulting harmonies help compensate for his declining desire. This substitution from sound to sight, by reversing the scopic law of libertine literature, implements and subverts both the aesthetic and the anthropological discourse while blurring their internal oppositions, from Du Bos for whom music, by adding energy to energy, fulfills its function of translation/transmission by an overflow of intensity until the topical topography of the genre of idyll and the Rousseauist conception of the truth of feelings expressed by the voice, and the song by hypotyposis and scenic immediacy, or to Rameau for whom harmony is a natural effect “whose cause lies in the air agitated by the shock of each body of sound in particular”.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines