À voix haute : combiner les représentations rhétorique et médicale de la voix à la Renaissance

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2022

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Topiques, études satoriennes ; vol. 6 (2022)

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Pascale Chiron, « À voix haute : combiner les représentations rhétorique et médicale de la voix à la Renaissance », Topiques, études satoriennes / Topoï Studies, Journal of the SATOR, ID : 10.7202/1096704ar


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A la Renaissance, la transmission orale des textes ne se justifie pas seulement par une tradition qui persisterait parallèlement à l’essor de l’imprimerie : elle trouve un point d’appui dans la redécouverte des traités de médecine des Anciens s’intéressant à la lecture à voix haute. Capable de mieux faire circuler ou libérer les humeurs, la vocifération ou la lecture à voix haute font partie des programmes thérapeutiques à l’œuvre dans l’Antiquité. Rabelais, médecin lui-même, traducteur en latin et éditeur d’Hippocrate et de Galien, n’ignorait sans doute pas ce lien fait jadis entre voix et santé, comme le mode de vie de Gargantua semble le montrer : l’humaniste combine dans ses récits une représentation de la voix empruntée à la rhétorique de l’actio, une représentation anatomique du trajet de la voix dans l’oreille, et une vision thérapeutique des exercices vocaux. Ces différentes représentations concourent toutes à l’épanouissement humaniste du géant. Clément Marot va encore plus loin en donnant un écho de ces traités médicaux dans le « Chant royal de la conception Nostre Dame », renouvelant par là-même l’image du « Verbe » divin et celle de la Vierge Marie.

In the Renaissance, the oral transmission of texts was not only justified by a tradition that would persist in parallel with the rise of printing: it actually found a point of support in the rediscovery of the medical treatises of the Ancients interested in reading out loud. Able to better allow for the circulation or release of moods, vociferation or reading aloud are among the therapeutic programs at work in Antiquity. Rabelais, a doctor himself, Latin translator and publisher of Hippocrates and Galian, was no doubt aware of this link between voice and health, as Gargantua’s way of life seems to show: the humanist combines in his stories a representation of the voice borrowed from the rhetoric of the actio, an anatomical representation of the path of the voice to the ear, and a therapeutic vision of the vocal exercises. These different representations all contribute to the humanist development of the giant. Clément Marot goes even further by giving an echo of these medical treatises in the “Royal Chant of the Conception of Our Lady,” thereby renewing the image of the divine “Word” and that of the Virgin Mary.

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