2007
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Revue de psychoéducation ; vol. 36 no. 1 (2007)
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Denis Lafortune et al., « Les interventions québécoises pour adolescents auteurs d’agression sexuelle », Revue de psychoéducation, ID : 10.7202/1097195ar
Pour répondre aux besoins des adolescents auteurs d’agression sexuelle (A.A.A.S.), différents traitements ont été mis en place en Amérique de Nord : interventions de groupe à vocation introspective ou à vocation éducative, interventions familiales, thérapies cognitivo-comportementales et stratégies de prévention de la récidive. Aucune étude n’a encore dressé le portrait des pratiques en vigueur dans les centres qui, au Québec, interviennent auprès des A.A.A.S. Tous les responsables de centres spécialisés dans ces traitements ont donc été rencontrés, lors d’entretiens individuels. Plus spécifiquement, il s’agissait : i) d’identifier les tendances générales, ressemblances et différences qui émergent des interventions des neuf centres de traitement; ii) de cerner ce qui, aux yeux des intervenants, fait la spécificité du traitement pour adolescents, par rapport à celui dispensé aux adultes agresseurs et iii) de comparer les résultats en fonction du milieu qui offre les services : « milieu pédopsychiatrique » versus « milieu psychosocial ou communautaire ». Il en ressort que la grande majorité des programmes dispensés sont offerts sur une base ambulatoire (ou « externe »). Dans l’ensemble, le fonctionnement des neuf centres de traitement repose sur de petites équipes, parmi lesquels se retrouve une majorité de sexologues et de psychologues. Dans la majorité des cas, le processus de référence initial est encadré par les deux principales lois pour mineurs. Dans tous les centres de traitement, divers inventaires et questionnaires structurés ont été traduits de l’anglais au français et sont administrés aux adolescents. Par la suite, bien qu’il existe quelques critères d’exclusion aux programmes, le jeune est habituellement orienté vers une intervention de groupe ou une intervention individuelle. De façon générale, les interventions offertes aux parents sont rares et ce même si tous les répondants interrogés considèrent qu’il devrait s’agir d’une priorité. Les résultats permettent de conclure que les interventions québécoises ressemblent aux autres interventions nord américaines, si ce n’est qu’on ne perçoit pas au Québec un intérêt aussi grand pour la prédiction des risques de récidive ou pour les approches multi systémiques (ou MST). Certaines différences apparaissent aussi lorsque les trois centres pédopsychiatriques sont comparés aux six centres d’orientation psychososociale.