Les femmes et la chanson au Québec : quels cadrages ? pour quelles histoires ?

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2021

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Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique ; vol. 22 no. 1-2 (2021)

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Chantal Savoie, « Les femmes et la chanson au Québec : quels cadrages ? pour quelles histoires ? », Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique, ID : 10.7202/1097855ar


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Depuis la réflexion amorcée dans l’article « Les femmes et la chanson au Québec », paru dans le collectif Écouter la chanson (Savoie 2009), j’ai entrepris de m’intéresser autrement à l’histoire de la place de femmes dans l’histoire de la chanson au Québec. L’objectif était alors de recadrer mes objets d’étude afin d’en arriver à cerner le(s) rôle(s) joué(s) par les femmes dans l’évolution des pratiques chansonnières au fil du temps, et les stratégies à mettre en oeuvre pour produire une histoire de leurs pratiques et apports plutôt qu’une histoire de leur invisibilisation progressive. En effet, malgré l’accès à des ressources de plus en plus vastes et diversifiées, notre façon même de concevoir les corpus et les approches que nous adoptons continuent, consciemment ou non, à prioriser deux dimensions de l’histoire de la chanson : celle de la production (évolution de la technologie en général et des médias en particulier, maisons de disques, catalogues, partitions, étiquettes, etc.) et celle du « texte » (contenu textuel et musical, interprétation). Or, l’ébranlement disciplinaire provoqué par l’effet conjugué de l’École des Annales, des études culturelles et des gender studies, entre autres, a contribué à favoriser les approches systémiques, voir poly-systémiques, pour analyser la culture (comme production, forme, médiation, appropriation, etc.). S’il faut certes de nouvelles sources pour écrire une nouvelle histoire, le regard que nous posons sur ces données doit lui aussi se renouveler, s’assumer et s’expliciter. C’est dans cette perspective que j’ai réalisé un vaste chantier d’étude sur la chanson des années 1940 en abordant la chanson d’un double point de vue féminin qui s’écarte volontairement de la stricte production musicale, en priorisant les goûts du public féminin et les représentations de comportements liés au genre féminin dans les chansons.

After initiating the reflection in “Les femmes et la chanson au Québec” published in the collection Écouter la chanson (Savoie 2009), I set out to find a new way of looking at women’s place in the history of Quebec chanson. The goal was to reframe my previous topics of study to understand the role(s) played by women in the evolution of chanson practices over the years as well as the strategies to be implemented to produce a history of their practices and contributions rather than a history of their invisibilization. Despite access to increasingly vast and diversified resources, our very method of thinking about the corpus and the approaches that we adopt continue, intentionally or not, to prioritize two dimensions of the chanson history in Quebec: production (evolution of technology in general, and specifically, the mediums used, record labels, catalogues, scores, labels, etc.) and “text” (textual and musical content, performance). Yet the disciplinary upheaval brought on by the combined effect of the Annales School, cultural studies, and gender studies, among others, has contributed to favouring systemic, even poly-systemic, approaches to analyzing culture (as production, form, mediation, appropriation, etc.). While new sources are certainly needed to write a new history, we also need to renew, clarify, and take responsibility for the way we look at data. This is the perspective from which I have carried out a vast study of chansons in the 1940s. I have analyzed the music from a two-pronged, female standpoint that deliberately deviates from strict musical production by focussing on the tastes of female audiences as well as representations in the songs of behaviours linked to the female gender.

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