2020
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Recherches sémiotiques ; vol. 40 no. 2-3 (2020)
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Susan Petrilli et al., « Ordinary Language and Economic Language », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1098862ar
Nous explorons le langage de l’économie du point de vue de la relation entre signes, langage et idéologie. L’accent est mis sur la reproduction sociale dans la communication globale. Du point de vue épistémologique, la linguistique et l’économie sont interdépendantes, toutes deux sont des sciences des signes et des valeurs. La linguistique générale de Saussure est calquée sur l’économie, en particulier l’“économie pure” marginaliste de l’école de Lausanne. Dans les années 1960, Rossi-Landi reconsidère la relation entre la linguistique et l’économie, en particulier l’économie politique dans la tradition smith-ricardienne et marxienne. Dans ce contexte, la valeur linguistique ne se limite pas au marché, l’axe synchronique, et se confond avec le prix. Critique à la fois du Cours de linguistique générale de Saussure et de l’interprétation wittgensteinienne du “sens” comme “usage”, Rossi-Landi (1966, 1968) – que l’on peut relire aujourd’hui à la lumière de la communication globalisée proposée par A. Ponzio (2008) – étudie les processus de production de la valeur linguistique en appliquant la théorie de la valeur-travail, donc le “travail linguistique” du locuteur accumulé en capital fixe (langue) d’une génération à l’autre. La thématisation des rapports entre linguistique et économie contribue à comprendre les concepts de “fétichisme des signes” et de “matérialité des signes”, tandis que la théorie de “la langue comme travail et métier” et celle de “l’idéologie comme planification sociale” éclairent la question de l’“aliénation sociale”, qui dans le langage des sciences des signes est aussi l’“aliénation linguistique” et plus généralement l’“aliénation des signes”.