2023
Ce document est lié à :
Études littéraires ; vol. 52 no. 1 (2023)
Tous droits réservés © Université Laval, 2023
Corentin Lahouste, « La poétique du montage comme singulier sentir-penser. Bruissements du lyrisme critique dans En regardant le sang des bêtes (2017) de Muriel Pic », Études littéraires, ID : 10.7202/1102658ar
Cet article se penche sur En regardant le sang des bêtes de Muriel Pic, court essai paru en 2017 qui, comme son titre l’indique ouvertement, est composé à partir du visionnage du court-métrage Le Sang des bêtes de Georges Franju. Totalement imprégné par la question du mourir, il déploie une forme d’écriture lyrique qui repose en grande partie sur le dispositif de montage qui lui est central. On voit ainsi comment il est construit selon une logique du soubresaut. De plus, y est mis en avant la manière dont l’écrivaine-chercheuse active un fil de mémoire sémantique à partir d’une production culturelle antérieure, en ne cessant de jouer de divers décalages et déplacements. On souligne et analyse en outre comment cette œuvre hybride et délinéaire, tout entière articulée autour de la question de l’irregardable, permet non seulement de prendre de revers l’insupportable mais aussi de mettre en mouvement le cadre qu’elle investit à travers une investigation multidimensionnelle qui vient stimuler un singulier sentir-penser.