Les structures sociales des organisations internationales : la production de l’équivoque

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2022

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Études internationales ; vol. 53 no. 2 (2022)

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Dès la seconde moitié du vingtième siècle, l’expansion des organisations internationales (oi) s’accompagne d’appels à en résorber la complexité pour en accroître la lisibilité et l’efficacité. Régulièrement rappelée par les États-membres et les fonctionnaires internationaux, la réduction des doublons et des concurrences intra et inter-organisationnels constituerait une condition indispensable à la revitalisation du multilatéralisme et un objectif consensuel des réformes qui le travaillent. Considérant ces imbrications au-delà de leurs seules dimensions institutionnelles, et en s’appuyant sur trois cas d’études (Groupe d’Action Financière [gafi], ocde, Nations unies), l’article propose un renversement de perspective en saisissant les articulations entre différents espaces sociaux et registres d’action comme un élément structurant de production du multilatéralisme. Loin d’éroder leur pouvoir normatif, ces relations et les arrangements auxquels elles donnent lieu au sein de nombreuses oi leur fournissent en retour des ressources importantes pour affirmer leur propre autorité et légitimité.

Since the second half of the 20th century, the development of international organizations (io) has been characterized by calls to reduce their complexity in order to increase their legibility and effectiveness. As regularly reminded by member states and international civil servants, the reduction of overlaps in and between international institutions is mainly considered as a prerequisite for the revitalization of multilateralism and a consensual goal of the reforms that are working it. Considering overlaps beyond their institutional dimensions, and based on three case studies (Financial Action Task Force [fatf], oecd, United Nations), the article proposes to grasp overlaps as a means to produce a functional/operational multilateralism. Far from eroding their normative power, we argue that overlaps between social universes -scientific, economic, security, political, legal, judicial, and administrative, to name a few- that run through many ios paradoxically provide them with important resources to assert their own authority and legitimacy.

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