Race, développement, autodétermination : la « thèse belge » et les politiques sociales de la période coloniale tardive

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2023

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Études internationales ; vol. 54 no. 1 (2023)

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José Pedro Monteiro, « Race, développement, autodétermination : la « thèse belge » et les politiques sociales de la période coloniale tardive », Études internationales, ID : 10.7202/1110736ar


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En se concentrant sur un aspect particulier de l’histoire impériale belge dans la décennie qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, cet article vise à montrer comment l’internationalisation de la question sociale coloniale, ainsi que les politiques associées, sont devenues une caractéristique récurrente des échanges impériaux et coloniaux, et ont joué un rôle non négligeable dans les disputes internationales sur la décolonisation politique. Dans leurs efforts pour résister à la supervision internationale des affaires coloniales, les responsables impériaux et coloniaux belges ont engendré des stratégies diplomatiques qui impliquaient la collecte systématique d’informations et la production de connaissances sur les réalités sociales dans des parties éloignées du monde, notamment dans des contextes des pays indépendants. Les informations ainsi collectées étaient ensuite essentielles dans les exercices comparatifs que les diplomates belges développaient régulièrement afin de mettre en évidence leurs réalisations sociales dans les colonies belges et l’adéquation des politiques sociales mises en oeuvre, tout en attirant l’attention sur les conditions sociales répréhensibles dans les pays indépendants d’Asie ou d’Amérique latine. Ce faisant, ils ont élargi le champ des débats mondiaux sur les conditions et les politiques sociales tout en développant une nouvelle doctrine en droit international, la « thèse belge » ainsi nommée. En particulier, le gouvernement belge, ses représentants et les experts associés ont cherché à présenter le développement et l’amélioration sociale comme une « mission sacrée » de toutes les entités politiques qui gouvernaient différents groupes ethniques et socioculturels, pas seulement les empires européens.

By focusing on a particular aspect of Belgian imperial history in the decade that followed World War II, this article aims to show how the internationalization of the colonial social question, and associated policies, became a recurrent feature of imperial and colonial exchanges, and played a non-negligible role in the international disputes about political decolonization. In their efforts to resist international supervision of colonial affairs, Belgian imperial and colonial officials engendered diplomatic strategies that entailed the systematic collection and treatment of information and knowledge production about social realities in distant parts of the world, especially in independent countries. The information collected was, in turn, pivotal in the comparative exercises that Belgian diplomats repeatedly developed in order to underline their social achievements in the overseas territories and the adequacy of the social policies enacted, while calling into attention the reproachable social conditions in independent countries in Asia or Latin America. In so doing, they expanded the realm of the global debates about social conditions and policies while developing a new doctrine in international law, the so-called “Belgian thesis”. Particularly, the Belgian government, its representatives and associated experts, aimed to frame development and social betterment as a “sacred trust” of all political entities that governed distinct ethnic and socio-cultural groups, not only European empires.

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