Jeu d’équilibre sur le récif : La présence concrète de la justice française en Polynésie française du XIXe siècle à aujourd’hui

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2024

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 48 no. 1 (2024)

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Natacha Gagné, « Jeu d’équilibre sur le récif : La présence concrète de la justice française en Polynésie française du XIXe siècle à aujourd’hui », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/1113155ar


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Ce qui frappe en faisant l’ethnographie de la justice en Polynésie française, c’est la difficulté d’y faire vivre une justice de proximité. Cette difficulté n’est pas nouvelle. Elle fut soulignée à de nombreuses reprises au fil du temps dans les rapports sur le service judiciaire émanant de magistrats professionnels, d’administrateurs-juges et d’inspecteurs des colonies, ainsi que dans leur correspondance avec les autorités, documents repérés dans les fonds des Archives nationales d’outre-mer françaises, du Service du patrimoine archivistique et audiovisuel de la Polynésie française — Te piha faufa’a tupuna, et des sections détachées du tribunal de Première instance de Pape’ete. L’analyse de ces documents, qui ouvre une fenêtre sur les réalités quotidiennes du personnel de la justice, met en lumière trois raisons principales pouvant expliquer la situation, soit l’immensité du territoire polyinsulaire sur lequel il s’agit d’assurer une présence, le nombre limité de magistrats, et les difficultés pratiques rencontrées par ces derniers sur le terrain. L’analyse permet aussi d’explorer ce qui fut fait au fil du temps pour remédier aux obstacles rencontrés, et d’identifier une période charnière dans le rapport de la justice aux Polynésiens. Cette dernière débute à la fin des années 1950 et correspond à un moment de reconfiguration de la situation coloniale.

What is striking about the ethnography of justice in French Polynesia is the difficulty of bringing justice closer to the people. This difficulty is not new. It has been highlighted on numerous occasions over the years in reports on the judicial service by professional magistrates, administrator judges and colonial inspectors, and in their correspondence with the authorities, found in the collections of the French Archives nationales d’outre-mer, the French Polynesian Service du patrimoine archivistique et audiovisuel—Te piha faufa’a tupuna, and the detached sections of the Pape’ete court of first instance. The analysis of these documents, which opens a window onto the day-to-day realities of justice personnel, highlights three main reasons for the situation: the vastness of the poly-island territory over which a presence has to be ensured, the limited number of magistrates, and the practical difficulties encountered by the latter in the field. The analysis also allows us to explore what was done over time to remedy the obstacles encountered, and to identify a pivotal period in the relationship between justice and the Polynesians. This period began in the late 1950s and corresponds to a moment of reconfiguration of the colonial situation.

Lo que sorprende al hacer la etnografía de la justicia en Polinesia francesa, es la dificultad de mantener una justicia de proximidad. Esta dificultad no es nueva, ha sido señalada múltiples veces a lo largo del tiempo en los reportes sobre el servicio jurídico proveniente de los magistrados profesionales, los jueces-administradores y los inspectores de las colonias, así como de sus correspondencias con las autoridades, documentos localizados en los fondos de los Archivos nacionales franceses de ultramar, del Servicio del patrimonio archivístico y audiovisual de la Polinesia francesa—Te piha faufa’a tupuna, y de las secciones separadas del tribunal de Primera instancia de Pape’ete. El análisis de esos documentos, que nos permite atisbar las realidades cotidianas del personal de la justicia, revela tres razones principales que pueden explicar la situación: la inmensidad del territorio polyinsular sobre el cual se trata de asegurar una presencia, el número limitado de magistrados, y las dificultades prácticas que esto últimos encuentran en el terreno. El análisis permite asimismo explorar lo que se hizo a lo largo del tiempo para remediar las dificultades encontradas, e identificar un periodo de articulación en la relación de la justicia con los Polinesios. Dicha articulación se inicia a finales de los años 1950 y corresponde con el momento de reconfiguración de la situación colonial.

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