« Payer son contingent à la société » : la question de la traduction dans la correspondance de la présidente Durey de Meinières et d’Elizabeth Montagu

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2024

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Tangence ; no. 135 (2024)

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Kim Gladu, « « Payer son contingent à la société » : la question de la traduction dans la correspondance de la présidente Durey de Meinières et d’Elizabeth Montagu », Tangence, ID : 10.7202/1113228ar


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Lorsqu’elle épouse Jean-Baptiste-François Durey de Meinières en 1765, Octavie Belot met un terme, du moins en apparence, à une courte carrière littéraire marquée par la traduction d’ouvrages anglais et la publication de quelques essais. Or, après son second mariage, la nouvelle présidente Durey de Meinières entretiendra une correspondance importante avec plusieurs hommes de lettres tels que Voltaire, Hume, Helvétius ou François Devaux, mais aussi avec la bluestocking Elizabeth Montagu, entre 1776 et 1792. Lorsque Montagu lui demande de traduire en français son Essay on Shakespear, Octavie Durey de Meinières trouve une occasion de renouveler ses idées sur la traduction, mais hésite à s’engager dans un projet qui signifierait une opposition publique à Voltaire, qui avait fortement critiqué le dramaturge anglais. Les lettres de la présidente Durey de Meinières adressées à Elizabeth Montagu offrent ainsi une occasion inédite d’observer les enjeux qui se cachent derrière la traduction et qui dépassent la sphère proprement littéraire. La traduction ne représentant plus le gagne-pain de Meinières, le souci de maintenir un réseau de contacts influent vaut plus que la gloire bien mitigée qu’aurait rapporté la traduction de l’essai de Montagu. Et encore une fois, c’est en mettant en évidence sa condition de femme qu’elle réussit à se sortir de cette situation socialement dangereuse, en faisant de ce qu’on pourrait considérer comme un handicap une arme rhétorique lui permettant de ménager les alliances formées par le biais de l’épistolaire.

When she married Jean-Baptiste-François Durey de Meinières in 1765, Octavie Belot ended, in appearance at least, a brief literary career marked by the translation of English works and the publication of a few essays. Now, after her second marriage, the new president Durey de Meinières would carry on an important correspondence, lasting from 1776 to 1793, with several men of letters including Voltaire, Hume, Helvetius and François Devaux as well as the bluestocking Elizabeth Montagu. When Montagu asked her to translate her Essay on Shakespear into French, Octavie Durey de Meinières saw an opportunity to renew her ideas about translation but was reluctant to commit to a project that would mean publicly opposing Voltaire, who had strongly criticized the English playwright. The letters president Durey de Meinières addressed to Elizabeth Montagu thus offer an unusual opportunity to observe the issues behind translation and beyond the purely literary. Since Meinières no longer depended on translation for her livelihood, the maintenance of a network of influential contacts was worth more to her than a highly doubtful glory from translating Montagu’s essay. And again, it was by emphasizing her condition as a woman that she managed to get out of a socially dangerous situation, making a rhetorical weapon of what could be considered a handicap to maintain the alliances formed through letters.

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