1997
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Revue d'histoire de l'Amérique française ; vol. 50 no. 3 (1997)
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Jean-Pierre Robitaille, « L’homéopathie au Québec (1840-1904) : l’institutionnalisation d’une pratique médicale controversée », Revue d’histoire de l’Amérique française, ID : 10.7202/305570ar
Le mouvement homéopathique est généralement présenté dans l'historiographie comme un phénomène opposé aux principales transformations du XIXe siècle médical. Pourtant, l'étude du cas québécois fait apparaître un groupe de praticiens dont la stratégie de reconnaissance sociale et le mode de développement sont tout à fait comparables à ceux des médecins de l'école régulière. Les homéopathes se présentent en fait comme porteurs des progrès d'une médecine « moderne », « scientifique » et « professionnelle » et bâtissent des institutions très semblables à celles des médecins réguliers. La persistance de la controverse concernant la validité de la doctrine de Hahnemann et la concurrence entre les deux groupes de praticiens ne doivent pas masquer le fait que, du moins au Québec, le développement de l'homéopathie s'inscrit dans le mouvement plus général de reconnaissance sociale d'une médecine professionnelle.