1994
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Études littéraires ; vol. 27 no. 1 (1994)
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Jacques Cardinal, « De (post)modernisme comme deuil. L’Éthique de l’anonymat chez Maurice Blanchot », Études littéraires, ID : 10.7202/501072ar
Le postmodernisme se caractérise notamment par le jugement selon lequel notre époque serait celle de la «décomposition des grands récits» (Lyotard). Or Blanchot avait déjà analysé la modernité littéraire comme une fin du Livre et reconnu l'échec de la dialectique hégélienne comme discours de fondation du sujet dans l'histoire. Cette déconstruction l'a conduit à réfléchir sur le travail de deuil de la pensée moderne à l'égard de tout nom, fondateur de l'histoire et du sujet, pour reconnaître justement une nouvelle éthique où le nom de l'Autre doit rester de l'ordre de l'innommable ou de l'anonymat. Cet article est donc à la fois une analyse de cette pensée de l'anonymat en même temps qu'une archéologie de la pensée de Lyotard et du postmodernisme comme pensée et éthique de la différence.