Jabès ne revient pas au même

Fiche du document

Date

1997

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Études littéraires ; vol. 29 no. 3-4 (1997)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Département des littératures de l'Université Laval, 1997

Résumé Fr En

Edmond Jabès radicalise le blocage du poète après Auschwitz en optant pour une poétique de la question, qui re-suscite l'absence en faisant éclater le sens d'une vérité préétablie. Par l'intermédiaire d'une figure rhétorique, le chiasme, Edmond Jabès laisse s'effectuer une sorte de pliage dans le langage qui confère d'abord une absence au langage, un effacement. La question comme résultante incarne un non-lieu qui, en interpellant l'origine absente dans le langage, ouvre sur une sorte d'épanouissement du Verbe. Et d'emblée, la fiction de l'origine peut s'épanouir. La poétique de la question recrée donc le jeu de la séparation et de l'absence qui devient ensuite présence dans le livre, mais qui, sous forme de chemins, intervient également sur la mémoire et sur notre capacité d'éveil, qui sont toujours en proie à l'effacement. Méditation du vrai, la poésie crée une brèche herméneutique dans le déjà-là du monde. Mais, en plus de se déployer dans l'ouverture de la question qu'elle pose, cette poétique de la mémoire, en outre, nous place à bonne distance devant le choix de notre rapport à l'autre . À partir de cette ouverture, ce choix s'exprime ici envers l'Être-pour- le-Livre (opposé à l'Être-pour-la-mort) car, en définitive, nous comprenons que cette mémoire est tournée vers l'avenir.

Edmond Jabès overcame the post-Auschwiiz block of his creative powers by adopting a poetic of questioning, capable of resuscitating absence by exploding the notion of preestablished truth. By recourse to the rhethorical figure of the chiasmus, Jabès inverted language to confer (as it were) an expressive function on silence or the absence of language. Through the poetic of questioning, absence and separation become a kind of surrogate presence, revivifying memory and the capacity for awareness both forever in danger of being effaced. As a meditation on truth, poetry forces a hermeneutic breach in the tangible "thereness" (déjà-là) of actual being. In distancing us from the immediately apparent, it also clarifies our relation to the other, thereby enabling memory to become a positive faculty turned towards the future.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en