1987
Ce document est lié à :
L'Actualité économique ; vol. 63 no. 2-3 (1987)
Tous droits réservés © HEC Montréal, 1987
Dominique Henriet et al., « Intérêt public, intérêt privé et discrimination », L'Actualité économique, ID : 10.7202/601412ar
Nous considérons un service à qualité variable dont chaque usager consomme au plus une unité. Les coûts de production, fixe et variable, ne dépendent pas de la qualité : améliorer, dans certaines limites, la qualité, n’augmente pas les coûts de production. Chaque usager cependant apprécie d’autant plus le service que celui-ci est de meilleure qualité : la propension à payer de l’usager est une fonction linéaire croissante de la qualité du service.Chaque usager est seul à connaître sa propre propension à payer, alors que la distribution des propensions est connue de tous, producteurs et consommateurs. Nous étudions comment et pourquoi, dans ces conditions, une discrimination par les prix et les qualités peut être pratiquée par les producteurs. Nous montrons qu’un monopole recherchant la maximisation de son profit ne pratiquera pas de discrimination; en revanche, dans un large champ de situation, il n’est possible d’atteindre un optimum de Pareto sous contraintes — informationnelle et financière — qu’en discriminant : le gain qu’apporte la discrimination en tant que mécanisme d’autosélection l’emporte sur le gaspillage qu’il y a à produire au même coût une qualité moindre.Nous reformulons enfin notre modèle pour élargir son domaine d’application à des questions telles que la tarification de l’accès à un réseau téléphonique, le marchandage dans un contexte d’achats répétés, etc.