Équilibre général et synthèse post-classique

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1992

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L'Actualité économique ; vol. 68 no. 4 (1992)

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Christian Bidard, « Équilibre général et synthèse post-classique », L'Actualité économique, ID : 10.7202/602088ar


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La conception néo-ricardienne des prix, telle que formalisée et étudiée par Sraffa, constitue-t-elle une alternative à la théorie marginaliste? C'est ce que présume le « programme post-classique » : la construction sraffienne y apparaît comme un prélude à une critique de la théorie économique, qui est à compléter par une théorie des niveaux d’activité susceptible de s’inspirer de la demande effective keynésienne. La thèse de la rupture ne nous paraît pas convaincante : tant l’hypothèse de comportement rationnel que la fidélité à la conception classique conduisent à associer les prix de production à la constance des rendements et, plus précisément, à un sentier de croissance régulière; les arguments de Sraffa sur la théorie du capital (phénomène de retour des techniques) et sur la conception marginaliste de la production comme « voie à sens unique des facteurs aux biens de consommation » n’atteignent pas la théorie de l’équilibre général. Cette vision moderne du vieux discours marginaliste reconnaît d’ailleurs explicitement que les prix d’équilibre intertemporel se réduisent à des prix de production sous les hypothèses ci-dessus mentionnées.Au-delà des complémentarités apparentes entre les deux discours, cette analyse laisse peu d’espoir à l’établissement d’un lien étroit entre la théorie sraffienne des prix et celle de la demande effective. Si connexion il doit y avoir entre les constructions classique et keynésienne, elle est à chercher en d’autres lieux, comme dans les parties du discours classique qui échappent à la formalisation de Sraffa.

Is the neo-Ricardian conception of prices, as formalized and studied by Sraffa, an alternative to the marginalist theory? The "post-classical program" presumes a positive answer: the Sraffian construction then appears as a prelude to a critique of economic theory, which might be complemented by a theory of activity levels inspired by the Keynesian effective demand. It is claimed that Sraffa's arguments on the rupture with the marginalist theory are not convincing: economic rationality and fidelity to the classical conception both require that production prices be associated with constant returns and, more specifically, with a steady growth path; Sraffa's arguments on the capital theory (the reswitching phenomenon) and on the marginalist "one-way avenue from factors to consumption goods" do not apply to the general equilibrium theory. This modern version of the old marginalist discourse explicitly recognizes that intertemporal equilibrium prices coincide with production prices under the above assumptions.Beyond the apparent complementaries between the two approaches, this analysis leaves little hope for a strong connection between the Sraffian theory of prices and the theory of effective demand. A linkage between the classical and the Keynesian constructions could only be made at another level, perhaps in those parts of the classical literature not formalized by Sraffa.

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