1986
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Revue québécoise de linguistique ; vol. 16 no. 1 (1986)
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Jean Lowenstamm, « À propos d’une hypothèse sur la forme primitive du type B en amharique », Revue québécoise de linguistique, ID : 10.7202/602583ar
En sémitique, une même racine verbale peut être conjuguée sans gémination, et avec gémination. La première conjugaison correspond à l’action simple, tandis que la seconde exprime l’« intensif ».Dans les langue sémitiques d’Éthiopie, une racine se conjugue soit avec, soit sans gémination. Cette dernière situation relève donc du lexique, et non pas, comme dans le reste de la famille sémitique, de la morphologie. S’agit-il d’un reliquat du système verbal du sémitique commun? Une idée de Wolf Leslau interprétée en termes de la théorie du charme et du gouvernement permet de proposer une réponse à cette question, et de montrer que la gémination qui caractérise une certaine classe de verbes, le type B de l’amharique, est en réalité un phénomène compensatoire conditionné phonologiquement par la centralisation de la voyelle précédente.L’analyse proposée se veut donc à la fois une contribution à la phonologie diachronique et synchronique de l’amharique, et un argument en faveur de la version de la structure interne des segments proposée dans le cadre de la théorie du charme et du gouvernement.