1992
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Revue québécoise de linguistique ; vol. 21 no. 2 (1992)
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Yves-Charles Morin et al., « Les -S analogiques des 1sg au XVIe siècle : les témoignages de Meigret et Lanoue », Revue québécoise de linguistique, ID : 10.7202/602736ar
Cet article reprend l’analyse des -s finals non étymologiques à la 1sg de certains verbes français, par ex., (je) Ii > (je) lis. Il y est montré que cet -s n’était pas à l’origine un simple fait de graphie, mais qu’il notait une consonne articulée [s] - au moins dans certains dialectes - et que cette consonne se prononçait encore au milieu du XVIe siècle. Ce -s n’est pas une forme analogique de la 2sg, comme il est souvent admis. Au contraire, il s’est créé une nouvelle marque de 1sg à la suite de changements phonétiques réguliers tels que la consonne finale -s de certains radicaux verbaux a été réinterprétée comme une marque de 1sg, phonétiquement identique à celle de la 2sg. C’est le syncrétisme entre ces deux marques de personne qui a permis la généralisation (incomplète) du -s de 1sg à de nouvelles formes verbales.