Les contaminants de l'eau et leurs effets sur la santé

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1998

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Revue des sciences de l'eau ; vol. 11 (1998)

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P. Payment et al., « Les contaminants de l'eau et leurs effets sur la santé », Revue des sciences de l’eau / Journal of Water Science, ID : 10.7202/705338ar


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La transmission des maladies par la voie hydrique est sous contrôle dans la majorité des pays industrialisés. Malgré tout des maladies épidémiques ou endémiques sont encore observées. Plusieurs microorganismes sont en émergence, et Cryptosporidium a été impliqué dans des épidémies importantes dans plusieurs pays. Le conrôle de ces maladies transmissibles par la voie hydrique requiert des autorités des nouvelles approches qui allient le contrôle des risques de cancer dûs aux sous-produits de la désinfection au contrôle des micro-organismes les plus résistants . Aux Etats-Unis, l'objectif proposé est l'absence de microorganismes dans l'eau potable. Cet objectif ne peut être contrôlé par les indicateurs usuels et l'on recommande donc un niveau de traitement équivalent. Le traitement est alors contrôlé en temps réel par des moyens physico-chimiques tels la turbidité ou la mesure des particules, et un contrôle a posteriori par de nouveaux indicateurs telles les spores des bactéries sporulantes aérobies.Le vieillissement des installations, des populations immunocompromises et une urbanisation grandissante sont autant de causes de l'émergence de nouvelles maladies infectieuses dont certaines transmissibles par la voie hydrique. La proportion des maladies gastro-intestinales qui est attribuable à l'eau de consommation est encore très grande et elle contribue à maintenir ces infections en circulation dans la population. Le dilemme du contrôle des risques de cancer dus aux sous-produits de la désinfection ne doit pas conduire à une réduction de l'efficacité des traitements, car le niveau de risque à partir duquel ont été fixées les concentrations maximales admissibles de ces sous-produits dans l'eau (10-6 cas de cancer par vie entière d'exposition) est bien plus faible que celui de contracter une maladie infectieuse d'origine hydrique en absence de traitement adéquat. La situation en matière de pathologies induites par la consommation d'eau est extrêmement contrastée selon les pays. En effet la transmission de maladies infectieuses par la voie hydrique a été maîtrisée dans la plupart des pays industrialisés par la mise en place d'installations de traitement et d'un contrôle sanitaire s'appuyant sur une réglementation abondante. A l'opposé la situation des pays en voie de développement reste souvent très mauvaise dans ce domaine et l'Organisation Mondiale de Santé estime que 1,5 milliards d'habitants ne disposent pas encore d'eau potable dont cent millions en Europe et que 30 000 morts journalières sont dues à l'absence d'une eau en quantité et qualité satisfaisantes (Ford et Colwell 1996).En revanche les pays développés voient la qualité chimique des eaux distribuées de plus en plus souvent mise en cause par les associations de consommateurs. Outre le progrès très rapide des techniques analytiques qui permet de découvrir la présence de traces dont on ne soupçonnait guère la présence dans l'eau du robinet, la pollution croissante de la ressource, les traitements de désinfection et le contact avec les matériaux des réseaux de distribution apportent des molécules dont la toxicité à moyen et long terme mérite d'être évaluée.La mise en oeuvre de traitements de désinfection dont l'utilité est indiscutable et l'effet sur la morbidité et la mortalité par pathologie infectieuse chez des populations desservies parfaitement significatif, s'accompagne de la formation de sous-produits. Certains de ceux-ci étant cancérigènes et/ou mutagènes en expérimentation de laboratoire et des études épidémiologiques ayant pu montrer une légère augmentation du risque de cancer dans la population, l'impact médiatique de cette information peut conduire à une mauvaise appréciation dans la gestion des risques pour la santé. Ainsi l'arrêt de la chloration pour éviter la formation de sous produits et quelques cas de cancers aurait conduit un pays d'Amérique du Sud a enregistrer une importante épidémie de choléra et des centaines de décès.Il n'est pas facile de gérer ce paradoxe entre sophistication du traitement lié à la pollution de la ressource entraînant la présence de sous produits de désinfection et la persistance d'éléments traces et de divers microorganismes dans une eau de qualité conforme aux critères de potabilité mais que le consommateur ne veut plus consommer. Dans cet article nous tenterons de faire le point sur le risque hydrique pour la santé lié d'une part aux contaminants biologiques et d'autre part aux contaminants chimiques. Sa meilleure connaissance est la clef d'une stratégie de gestion efficace et d'une reconquête du consommateur que la publicité a trop tendance à orienter vers les eaux embouteillées.

The transmission of waterborne diseases is now controlled in most developed countries but a residual level of both epidemic and endemic diseases can still be observed. Recent observations have involved emerging pathogens such as Cryptosporidium which has been implicated in several very large outbreaks worldwide. To control these waterborne outbreaks many countries are proposing treatment goals that would achieve a significant reduction in the risk to the population without increasing the risks of cancer due to disinfection by-products. In the United States, the objective is zero pathogen in drinking water. This objective can be approached by appropriate treatment but monitoring cannot be done using the current biological indicators. Reliance on continuous measurement of physico-chemical parameters such as disinfectant residual and contact time, turbidity and particulate measurement in real-time are proposed solutions. Microbiological indicators remain an active mean of controlling afterwards water quality : spores of aerobic or anaerobic bacteria are extremely resistant to treatment and ofter means of assessing removal of pathogens over a range of several order of magnitude.Numerous pathogens have been involved in waterborne outbreaks and some are just emerging. Urbanisation, aging of water treatment plants, the increasing number of immunocompromised individuals are potential causes for increased risk of waterborne infectious diseases. The endemic level of gastrointestinal disease due to drinking water consumption is still significant and could contribute to pathogens in circulation in the populations affected. The dilemma of balancing microbial and cancer health risk remains a difficult one to resolve but it should not result in a reduction of treatment efficiency, because of the low risk-level for cancer used for the Maximum Admissible Concentration (MAC) values (10-6 fall life) as compared to the risk of waterborne infectious disease in absence of adequate water treatment.For setting these MAC values in water it is necessary to consider all sources of exposition of the considered compound and according to is mode of action two ways of evaluation may be followed. The first one, for the molecules with a deterministic effect (or non stochastic effect) the dose-effect relationships dose-effet on individuals and dose responses relationships on populations, are considered, and only no indesirable effect in the consumming population may be accepted. For the second one, for the molecules with a probabilistic (stochastic) effect, (absence of dose-effect relationship but increase of the incidence of cancer or genetic abnormalities in population according to levels of exposure), MAC values are setted by computation off all exposures and considering an accepable risk of apparition of the pathology ranging from 10-5 (WHO) to 10-6 (North America and Europe) for consumption of two liters of drinking water during 70 years.Because of the lack of information about these very conservative approaches, associations of consumers are often misinterpreating : in this situation water is not in accordance with drinking water standards but may be used during a short period without any risk increase for the population. Examples are developped in this paper with description of hazards due to nitrate, nitrite, pesticides and desinfection by-products which are actually frequently associated with debates within water specialists, politicians and consumers.If situation is now more clearly defined for nitrates and pesticides, the lack of scientific information for the effects of bromates combined with the conservative approach for the molecules with "probabilistic" effect, leads to a severe MAC value in comparison with the analytical capacities of laboratories and technical data of water desinfection both with ozone and bleaching agent.This situation may not lead to the diminution of adequate desinfection water treatment because of the consequences on the increase of the risk of waterborne infectious disease. More progresses are needed, both in terms of knowledges in toxicological and epidemiological data and technological ways of treatment, for being able to produce safe drinking water, with a taste and a price acceptable for the consumer. But the levels of risk considered for setting standards insures that drinking water is one of the safer products offer for consumption.

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