1994
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Phytoprotection ; vol. 75 no. 4 (1994)
La société de protection des plantes du Québec, 1994
I.N. Morrisson et al., « Herbicide resistance in the Canadian prairie provinces : Five years after the fact », Phytoprotection, ID : 10.7202/706067ar
La résistance aux herbicides a été reconnue comme un problème pour la première fois dans les Prairies canadiennes, en 1988, quand une sétaire verte (Setaria viridis) résistante à la trifluraline a été détectée au Manitoba, puis une stellaire moyenne (Stellaria média) et un kochia à balais (Kochia scoparia) résistants au chlorsulfuron ont été identifiés en Alberta et en Saskatchewan, respectivement. Depuis lors, le nombre de mauvaises herbes résistantes s'est accru pour inclure la folle avoine (Avena fatua) résistante aux triallates, ainsi qu'aux aryloxyphénoxypropionates et aux cyclohexanediones (herbicides du groupe 1), la sétaire verte aux herbicides du groupe 1, la soude roulante (Salsola pestifer) et la moutarde des champs (Sinapis arvensis) résistantes au sulfonylurées et aux imidazolinones (herbicides du groupe 2), et finalement la moutarde des champs résistante aux herbicides régulateurs de croissance (herbicides du groupe 4). Les niveaux et patrons de résistance croisée aux molécules des groupes 1 et 2 diffèrent énormément entre les différentes populations, avec des facteurs de résistance (rapport de résistant à sensible [R:S]), obtenus à l'aide de courbes de réponse aux doses, se classant de < 2 à > 150. La résistance de la sétaire verte au groupe 1 et la résistance de la stellaire moyenne et du kochia à la classe 2 sont dues à des sensibilités réduites des enzymes-cibles: l'acétyl coenzyme-A carboxylase (ACCase) et l'acétolactate synthase (ALS), respectivement. Les mécanismes de résistance pour les autres espèces, incluant la folle avoine résistante aux inhibiteurs de rACCase (groupe 1) et aux triallate/difenzoquat (groupe 8) sont obscurs. À présent, le seul cas de résistance multiple dans l'ouest canadien est la sétaire verte résistante aux éléments chimiques des groupes 1 et 3 (inhibiteurs de l'ACCase et dinitroanilines). Les préoccupations à venir concernent la sévérité accrue de la résistance aux groupes 1 et 8 dans les Prairies, et la possibilité de sélectionner pour la résistance multiple chez les mauvaises herbes du type de la sétaire verte, contre lesquelles il existe peu d'alternatives efficaces.