Au-delà du « miracle » et de la « chute » : jeunesses populaires et centres de formation au métier de footballeur

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3 juillet 2017

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Frederic Rasera et al., « Au-delà du « miracle » et de la « chute » : jeunesses populaires et centres de formation au métier de footballeur », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.000ia6


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Le monde du football professionnel a, avec l’instauration des centres de formation initiée par la Charte du football professionnel signée en 1973, organisé ses propres voies d’apprentissage du métier. Aujourd’hui, trente-deux clubs professionnels disposent d’un centre de formation pour former des apprentis footballeurs âgés de 15 à 20 ans, mission qu’ils réalisent sous le contrôle de l’État. En effet, les centres sons soumis par la loi du28 décembre 1999 à l’obligation d’agrément par le ministre chargé des sports. La réalisation d’un cursus au sein de ces centres est devenue la porte principale d’accès au métier de footballeur (Faure, Suaud, 1999). 90 % des joueurs professionnels emprunteraient ainsi cette voie (Demazière, Csakvary, 2002). Dans le même temps, l’entrée dans ces institutions sélectives est loin de garantir l’accès au professionnalisme. Or, l’étude de cetteformation ne peux passer sous silence le fait que, parce qu’il s’agit d’un monde professionnel qui recrute principalement au sein des classes populaires, les parcours des jeunes qui s’y engagent n'échappent pas à la prégnance des discours « populistes » et « misérabilistes » (Grignon, Passeron, 1989). Ainsi, la réussite d'une carrière dans ce secteur est le plus souvent associée aux parcours de jeunes déshérités qui, privés de toutes ressources économiques et culturelles, sont parvenus à s’élever dans la hiérarchie sportive et sociale par la seule force de leur corps et de leur volonté. En retour, les jeunes footballeurs qui investissent cet univers sélectif sans aboutir à la signature d’un contrat professionnel avec leur club sont fatalement renvoyés à leur « échec » et perçus comme des « laissés pour compte » dont l’avenir est nécessairement sombre.Fondé sur les enquêtes des deux auteurs menées auprès de jeunes footballeurs en formation et de joueurs professionnels, cette proposition de communication se donne pour objectif de déconstruire ces images sociales dominantes. Il s’agira, d’une part, de montrer que l'appropriation réussie des instances de formation au métier de footballeur met en jeu des ressources et des formes d'héritages présents dans certaines fractions des classes populaires et, d’autre part, que l’espace du football est un lieu d’acquisition de ressources, limitées mais non négligeables, pour les jeunes joueurs évincés de la voie royale d’accès au métier. Cette démarche constitue ainsi un levier pour analyser la formation et le rôle de ressources non-scolaires chez des jeunes issus de classes populaires.

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