2004
Cairn
Philippe Steininger, « Pour un outil militaire français à vocation résolument stratégique », Hérodote, ID : 10670/1.00c765...
Les divergences actuelles entre les États-Unis et certains États de l’Union européenne (France et Allemagne notamment) doivent être replacées dans la logique du lent mouvement qui sépare inexorablement une superpuissance d’un ensemble de nations européennes qui sont « dans l’adolescence d’une véritable stature stratégique» et qui « cherchent à ménager l’adversaire dans le souci de l’après-conflit». Entre l’inféodation et l’opposition à Washington, une troisième voie est souhaitable: une France, certes alliée des États-Unis, mais émancipée et dotée pour cela de sérieuses capacités militaires, notamment dans le domaine naval et aérien, comme de « capacités autonomes d’analyse de situation et d’évaluation de la menace». Quelle que soit la position de l’OTAN ou celle de l’Union européenne en termes de sécurité collective, la défense des intérêts vitaux de la France repose sur une force aérienne stratégique et sur un système de défense contre des missiles de portée inférieure ou égale à 1500 kilomètres. Mais ceci nécessite évidemment des choix financiers.