Le Tombeau de Maître André attribué à Brugière de Barante

Résumé Fr

"Le Tombeau de Maître André est une comédie en un acte composée de huit scènes, jouée le 29 janvier 1695 à la Comédie-Italienne. Attribuée à Brugière de Barante, elle introduit quelques traits satiriques portant sur le duel et la conduite des jugements rendus au Palais, qui reçoivent ici un traitement burlesque grâce à l’exploitation d’un trio de zanis (Mezzetin, Scaramouche et Arlequin). À ces éléments de critique sociale, dominés par le souci du boire et du manger, la brève comédie adjoint une intrigue familiale attendue, construite sur un conflit de générations, en l’occurrence l’opposition entre une épouse vénale (Marinette) et une fille loyale et sensible (Colombine). Pleurant toutes deux la disparition de Maître André, cabaretier de son état, la première, secondée par Pierrot, feint de porter le deuil et entend bien capter l’héritage, tandis que la seconde s’émeut de voir son feu père si mal honoré. À ces ingrédients comiques s’ajoute le recours à la parodie, à un double titre : par les renvois ponctuels au "Cid" de Pierre Corneille, tragédie créée près de soixante ans auparavant, en janvier 1637, et à trois opéras de Lully et Quinault ("Amadis", "Armide" et "Phaéton"), ainsi que par l’amplification du traitement parodique de la scène de deuil que le spectateur avait déjà pu voir au début de l’acte II de "La Fausse Coquette", jouée quelques semaines avant "Le Tombeau de Maître André", le 18 décembre 1694.