1 septembre 2016
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Isaure Boitel, « Compescet ignibus ignes ou l’Histoire métallique parodiée », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.00r2k4
Se concentrant sur des sources traitées de façon marginale par les spécialistes de numismatique comme par les historiens de Louis XIV, cette étude s’attache à mieux comprendre le rôle joué par les médailles dans la communication politique de la seconde moitié du XVIIe siècle. Il est, en effet, étonnant de constater que dès les années 1680, la rumeur circule qu’un de ces objets subversifs serait à l’origine de l’incident diplomatiquedéclenchant la guerre de Hollande (1672-1678). Cette conviction, reprise par Alexandre Dumas puis par d’autres après lui, n’a cependant pas donné lieu à une vaste enquête sur l’économie des médailles subversives (production, circulation, réception) ni sur la finalité de tels objets.Les 155 médailles qui servent de corpus à cette analyse émanent d’ateliers néerlandais, allemands et britanniques. Leur abondance comme la noblesse des métaux dans lesquelles elles ont été frappées ou coulées laissent penser que les élites européennes en étaient friandes et que l’enjeu d’une telle production dépassait largement la simple entreprise humoristique. L’étude de la genèse de ces créations, des procédés mis en oeuvre par les artistes pour pasticher l’Histoire métallique de Louis XIV comme des sujets de prédilection des contrefacteurs permet d’identifier les objectifs politiques dont ces objets étaient investis. En s’adressant aux contemporains comme à la postérité, ils proposaient une autre lecture du règne, une autre vérité, moins glorieuse.