L’écologie politique et la politique moderne

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2018

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Bruno Karsenti, « L’écologie politique et la politique moderne », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.010qxq


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L'exigence de politisation de l’écologie qui s'accuse toujours plus aujourd'hui suppose que l'on soit en mesure de conduire une critique de la politique moderne, reprise dans ses concepts fondamentaux et dans son histoire. Cette thèse, développée dans le dernier livre de Bruno Latour, Face à Gaïa, laisse ouverte la question de savoir quel type de critique est le mieux adapté à cette fin. Cet article se propose de la traiter en suivant les lignes argumentatives de l'ouvrage et la recomposition des rapports entre science, politique et religion à laquelle il procède. Constitutifs de l'expérience de la modernité, ces rapports apparaissent différemment selon la conception des collectifs que l'on privilégie et la façon dont on appréhende leur ancrage environnemental. À la différence de B. Latour, la thèse défendue ici considère que c'est dans le cadre des sociétés modernes, prises comme des collectifs foncièrement originaux et dotés d'une histoire déformée et méconnue par l'idéologie moderniste, que la conception de la justice proprement écologique doit nécessairement se formuler. L'enjeu de la critique requise en vue de la politisation de l’écologie est de déterminer autrement les acteurs impliqués dans la crise environnementale, en repartant des liens spécifiques que la modernité a noués entre les sociétés, des formes d'auto-compréhension que celles-ci sécrètent en se développant et des attentes de justice qui en résultent.

The increasingly evident need to politicize ecology implies the capacity to conduct a critique of modern politics, reexamining its fundamental concepts and its history. This thesis, developed in Bruno Latour's most recent book, Facing Gaïa, raises the question of what critique is best adapted to this end. This article seeks to address this question by following on from the arguments of Facing Gaïa and its recomposition of the relations between science, politics, and religion. These relations, which are constitutive of the experience of modernity, appear differently depending on the conception of collectives emphasized and how one understands their anchoring in the environment. Unlike Latour, the author argues that it is within the framework of modern societies, understood as an entirely new kind of collective whose history has been distorted and ignored by modernist ideology, that a conception of a specifically ecological justice must be formulated. The critique that is necessary to the politicization of ecology implies a new way of determining the actors involved in the environmental crisis, breaking the particular ties that modernity has forged between societies, the forms of self-awareness they produce as they develop, and the expectations of justice that result from them.

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