2021
Copyright PERSEE 2003-2025. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Simon Schwarzfuchs, « L’Intendant d’Angervilliers et les Juifs d’Alsace (1716) », Revue des études juives (documents), ID : 10.2143/REJ.180.3.3290062
La politique des Réunions menée par Louis XIV (1680) avait apporté à la France une population nouvelle : y figuraient quelques centaines de Juifs établis dans divers villages ou seigneuries de l’Alsace. L’éventualité de leur expulsion ne fut pas retenue et ils purent donc y rester. Le statu quo fut maintenu. Ils continuèrent d’y jouir de leurs statuts anciens ainsi que des usages qui réglementaient leur commerce. Ils ne furent cependant pas constitués en nation juive d’Alsace. Leur nombre devait beaucoup augmenter après la conclusion de la paix de Westphalie. Le problème rebondit au lendemain du décès du Roi. Le Conseil du Dedans écrivit le 2 avril 1716 à Nicolas-Prosper Bauyn d’Angervilliers, le nouvel Intendant de la Province, pour l’informer qu’un groupe de commerçants juifs de la Province lui avaient envoyé un placet demandant diverses modifications de leurs statuts. La machine administrative se mit en marche et produisit le projet d’ordonnance imprimé plus loin. Les dirigeants des communautés juives d’Alsace ayant désavoué les pétitionnaires et les représentants de la noblesse ayant maintenu leur opposition, il n’aboutit pas. Il ne fut cependant pas oublié et son influence se ressent dans le texte des lettres patentes concernant les Juifs d’Alsace publié en 1784, à la veille de la Révolution. Le présent article propose une présentation et une édition du projet de l’Intendant d’Angervilliers, reprenant les textes des différents protagonistes.