Vendre aux héritiers : circulation et immobilisation de l’office de payeur des rentes au XVIIIe siècle

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La circulation marchande de l’office, au xviiie siècle, n’induit pas forcément l’existence d’un marché entre vendeurs et acquéreurs. La cession d’un office comme celui de payeur des rentes de l’Hôtel de Ville de Paris, l’un des plus coûteux de l’époque, s’appuie sur des exigences prenant sens, d’une part, dans de larges pratiques de transmission familiale, et, d’autre part, dans un univers de notabilité socialement fermé. Les familles négociantes qui l’ont investi, depuis la Régence, y ont transféré leurs crédits personnels au service du crédit monarchique : le versement des arrérages de rentes sur l’État auprès des porteurs. Ainsi la vente de ces offices dessine les contours d’un espace politique et économique, bourgeois, habité de fronts de parenté qui se perpétuent à travers elle.

The way public offices could be sold, in eighteenth-century France, does not mean that some devoted market existed between sellers and buyers. To understand the merchandisation of one of the most expensive offices of that time, payeur des rentes de l’Hôtel de Ville de Paris, it is necessary to replace it in large practices of family heritage transmission, and within specific spaces of urban notability, quite socially closed. Since Philippe d’Orléans’regency, lot of merchant families used such offices to serve monarchy with their own personal credit, ensuring annuities payement to all its lenders. Thus, this office illuminates the contours of a real political and bourgeois landscape, where bloodlines sought to maintain their position through very particular ways to sell it.