De l’architecture en terre en Syrie : réflexions autour de son évolution historique et de sa possible contribution à la reconstruction de l’habitat post-conflit de 2011

Résumé 0

L’intervention en matière de logement d’urgence à l’échelle mondiale est abordée avec vigueur et enthousiasme. Suite à une catastrophe naturelle ou un conflit, des projets sont rapidement mis en place pour loger les sinistrés ou les personnes déplacées. D’importantes sommes d’argent sont investies dans des solutions qui varient selon les priorités, centrées sur l’uniformité, la rapidité et la productivité. Le résultat final est souvent un logement sans considération architecturale, thermique ou esthétique, et qui ne couvre pas tous les besoins des personnes touchées. En Syrie, la situation prend une autre tournure. Le logement d’urgence conserve son caractère «d’urgence» depuis 12 ans, sans aucun signe d’évolution vers une phase post-urgence. Le sentiment d’urgence implique une panoplie d’émotions allant de l’incertitude et de la peur à la douleur et à l’attente. Les déplacés résident dans des tentes qui ne protègent ni du froid de l’hiver ni de la chaleur de l’été. Avec le temps et la persistance de la crise, des solutions transitoires ont commencé à être explorées. Celles-ci se présentent sous forme de conteneurs ou de pièces en béton, constituées d’une seule chambre pour toute la famille. Ces espaces n’ont cependant pas de principes conformes aux normes humanitaires et ne semblent pas prometteurs pour l’avenir. Alors, quel sera leur destin ? Seront-elles démolies ? La Syrie a-telle besoin de plus de décombres ? Pourquoi ne pas prendre des décisions plus judicieuses et objectives ? Qu’est-ce qui justifie leur réticence à utiliser des ressources locales peu coûteuses pour créer des abris dignes et sûrs ?