2011
Cairn
François Roth, « Deux entreprises lorraines à l'épreuve de la guerre franco-allemande de 1870-1871 : de Wendel et Pont-à-Mousson », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.01uksh
La comparaison entre deux entreprises sidérurgiques lorraines, de Wendel et Pont-à-Mousson, durant la guerre de 1870 est révélatrice du caractère encore peu destructeur qu’ont les opérations militaires au cours du XIXe siècle. À part une interruption de la production durant huit à neuf mois, liée aux mouvements de troupes et à l’indisponibilité du réseau ferroviaire, les deux entreprises ne sont guère affectées matériellement par les combats. Ce sont les conséquences de la défaite française qui les placent dans une situation dissemblable. Pont-à-Mousson, désormais située à « l’extrême frontière » face à l’Allemagne, entame une brillante expansion qui en fait le leader du marché français des canalisations. Les marchands de charbon sarrois qui l’avaient fondée et en possédaient le contrôle s’effacent peu à peu, laissant les mains libres au directeur salarié, Xavier Rogé. Au contraire, chez de Wendel, on doit procéder à une scission entre deux sociétés distinctes, situées de part et d’autre de la nouvelle frontière. Toutes deux sont néanmoins entièrement contrôlées par la famille fondatrice qui, moyennant quelques adaptations, parvient à les gérer sans guère subir les effets de la nouvelle situation géopolitique créée par la défaite.